Roosevelt_vs_Keynes
Très simple. Malthus part du principe qu’une quantité relativement fixe de denrées est
disponible et qu’un accroissement de la population mène forcément à une
situation où certains n’auront pas de quoi subvenir à leurs besoins.
S’il y a à table de quoi nourrir cinq personnes, un nouvel arrivant va
obligatoirement provoquer la famine d’une personne.
Nan, c’est loin d’être « très simple ». Votre exemple final ne tient pas : si on est 5 à table, et qu’un 6e arrive, il ne devrait pas être trop difficile, en grattant le fond des casseroles et en prélevant une petite part à chacun, de constituer une 6e portion. Maintenant, supposez que quinze personnes arrivent. Il est évident que les 15 convives supplémentaires vont se coucher à jeun, peu importe ce qu’on aura décidé (partager entre tous, ou faire manger 5 personnes à leur faim et d’en laisser 15 ne rien manger).
Si cela était vrai pour l’espèce humaine - c’est à dire que n’existe que
ce qu’offre la biosphère - alors nous ne serions pas plus de quelques
millions sur Terre. Le fait que nous soyons 6 milliards prouve que la
découverte de Vladimir Vernadsky rend caduc la théorie de Malthus.
Dans son essai, Malthus considère que la ressource la plus importante sont les terres cultivables, ce qui, eu égard à l’époque où l’ "Essai sur le principe de population« a été écrit, est logique. Nous avons en effet dépassé ce stade-là, en mécanisant davantage, en inventant les conservateurs, l’élevage et la culture industriels et les engrais chimiques. Tout ceci est bien joli, mais ne constitue en rien une révolution, ce n’est qu’un perfectionnement de l’existant. On commence d’ailleurs à en atteindre les limites. D’autre part, ces améliorations sont accompagnées d’effets indésirables et même carrément néfastes, dans beaucoup plus de domaines qu’on ne l’aurait imaginé à priori : le goût et la qualité des aliments, la présence d’éléments pétrochimiques dedans, la déforestation, la destruction des équilibres écosystémiques (quand ce n’est pas d’écosystèmes entiers), et, enfin, la pollution. Contrairement à ce que vous semblez prétendre, il n’est pas possible de multiplier à l’infini le nombre d’humains à la surface de cette planète, ne serait-ce que parce qu’il faut bien les faire bouffer. Il faut aussi les loger, et les vêtir, et prévoir de quoi se chauffer l’hiver.
À partir de là, il n’y a même pas besoin de parler du domaine plus spécifique à l’énergie, qu’elle soit fossile, renouvelable, nucléaire ou autre. Je ne cautionne pas pour autant la répartition que nous faisons des ressources dont nous disposons, qui est fort mauvaise, et qui pourrait être largement optimisée, sans avoir besoin d’augmenter la production pour autant. Mais cela ne nous donnerait qu’un sursis, et, quand il sera écoulé, le problème se posera de nouveau, avec plus d’urgence que jamais.
Aussi, en attendant que vous nous trouviez je ne sais quel grand mystère universel qui permette ne serait-ce que de satisfaire nos besoins élémentaires, je préfère m’en tenir à Malthus (sans pour autant tomber non plus dans l’obscurantisme écologique). Ça me paraît plus raisonnable.
Si on ne faisait que des choses raisonnables, on vivrait bien mieux. Est-il raisonnable d’aller vivre dans une grande ville toute moche, toute polluée, pour passer sa vie dans les transports en commun et ses soirées devant la TV ? Est-il raisonnable de confier les clés du Trésor Public aux banquiers ? Est-il raisonnable de nous obliger à acheter des ampoules soi-disant »écologiques« qui en réalité, coûtent dix fois plus cher, se cassent deux fois plus vite et émettent des rayonnements dangereux ? Des exemples comme ça, il y en a à l’infini. Tout simplement parce qu’on vit sur des bases philosophiques déraisonnables : l’accumulation et le profit comme valeurs suprêmes. Cependant, cela ne remet en rien en cause la thèse de Malthus : les ressources ont un caractère limité et se renouvellent très lentement ; il convient donc de les gérer avec responsabilité et prévoyance.
Il est possible, évidemment, qu’on découvre de nouvelles ressources plus tard, ou de nouvelles façons de combiner celles existant déjà pour en obtenir davantage ; cependant, tant que cela n’est pas fait, compter dessus est irresponsable. De toute façon, on risque pas de découvrir quoi que ce soit avec le peu de moyens qu’on investit dans la recherche fondamentale de nos jours.
Quant à ce que vous appelez »optimisme", ne serait-ce pas un genre de déni, une sorte de méthode Coué consistant à se dire que tout va aller pour le mieux ? Encore un truc pour imbéciles, en somme.
J’ai lu votre l’article sur Vernadsky que vous ne cessez de nous mettre sous le nez. Il est assez mauvais et fleure bon le grand charlatanisme : rien de concret, aucun exemple, aucune démonstration ni preuve tangible... Il n’est cependant pas dénué d’intérêt, mais concrètement, se borne à constater que Vernadsky a découvert quelque chose qui aurait peut-être mérité qu’on s’y intéresse de près. Toujours est-il que ça n’a pas été fait ; rien ne nous prouve que ce sera fait un jour. C’est tout. Pas de quoi en faire un fromage.
Un conseil, mon vieux : cessez de croire au Père Noël, ça finira par vous tuer si vous persistez.
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