La vacuité du personnage est bien résumé par Guy Hocquenghem :
"Tout, chez toi [BHL], est imaginaire. Le supposé
ex-gauchiste, première hypostase, ce personnage de révolutionnaire
d’opérette que tu t’es inventé rétrospectivement de toutes pièces, comme
faire-valoir de ton reniement, même toi tu sembles douter qu’il ait
jamais existé. « Ce fameux « émoi de Mai », auquel la légende veut que
j’ai participé depuis ma chambre, entre un transistor et une carte
d’état-major » (légende et état-major par toi inventé), écris-tu en
préface à la réédition des Indes rouges. Et encore : « il y a
beaucoup de faux, certes, dans la légende. Mais il y a un peu de vrai
aussi. Et la vérité c’est que je n’ai pas été, en effet, un acteur
majeur du mouvement… » Très curieux, ce vague, cette incertitude sur
soi-même. Dites-moi ce que j’ai vécu, demandes-tu, car tu ne sembles pas
le savoir toi-même. Brummell, devant les lacs italiens, demandait à son
valet de chambre : « Est-ce ce paysage que j’aime ? ». Ta seconde
hypostase est aussi incertaine, falote. Le néo-philosophe concocté sous
Giscard pour rallier la droite s’est retrouvé socialo sous Mitterrand.
La troisième, l’artiste insondable au regard hanté, le Radiguet trop
vieux, le romancier truqueur, a la même indécision, la même
artificialité. Comme si tu avais, au lieu d’une biographie, un fantôme
de biographie, fait de morceaux empruntés, de clichés volés à trois vies
différentes et célèbres du passé."Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, Guy
Hocquenghem, éd. Agone, 2003.
"Et cette inexistence est inscrite en tes
initiales, BHL. Tu n’as même pas de nom à toi, rien qu’un sigle, comme
RATP, ou SNCF." Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, Guy
Hocquenghem, éd. Agone, 2003.
Voir également l’article de Cornelius Castoriadis sur Bernard Botule.