D’accord avec vous sur le bienfait du manifeste. Comme vous, je pense que les mouvements actuels sont une bonne chose puisqu’ils ont le mérite de faire bouger les lignes.
Le texte de la déclaration universelle des droits de l’Homme est un grand texte, et je suis entièrement d’accord pour m’en inspirer.
Je constate juste que l’Histoire a montré qu’il ne se suffisait pas à lui-même :
En 1789 en France ni les rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, ni les signataires de la Convention n’imaginaient que deux ans plus tard la Terreur serait le régime du pays, que des milliers de gens seraient assassinés pour leur appartenance réelle ou supposée au camp des « réactionnaires » comme me nomme Sisyphe un peu plus haut... Ils ne pensaient pas vivre une décennie d’instabilité et de peur avant qu’un officier plus malin que les autres ne finisse par profiter du désordre pour prendre le pouvoir et décréter l’Empire.
En 1905 en Russie les mencheviks et les socialistes révolutionnaires pacifistes, majoritaires, ne pensaient pas que les bolcheviks plus durs utiliseraient la cinétique créée par leur mouvement pour prendre le pouvoir par la force et imposeraient 80 ans de dictature totalitaire à leur pays. Qui, là aussi, s’est ainsi décrédibilisée par ses résultats et s’est terminée avec la reprise du pouvoir par les financiers, qui ont si bien su arguer ensuite de la « fin de l’Histoire »...
S’indigner oui. Changer les choses en profondeur oui. Caricaturer, jeter le bébé avec l’eau du bain non.
« La suite à donner à ce mouvement révolutionnaire après les élections d’aujourd’hui est une autre histoire... » écrivez-vous.
La question de la suite à donner n’est elle pas justement le but de votre mouvement ?
Pacifistes, pensez-y : l’utilisation de la force se posera tôt où tard, et là que ferez-vous ?
Pensez-y dès aujourd’hui. Et soyez vigilants. Chaque fois qu’une de vos actions sera contraire à la Déclaration dont vous vous réclamez, vous la désservirez. Ne l’oubliez pas. Tel est le but de mon article.