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Commentaire de Pyrathome

sur Ce soleil qui jette un froid


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Pyrathome Pyrathome 23 mai 2011 13:39

Rien que pour Jo des bacs à sable, on en remet une couche :

La CME, méga-catastrophe naturelle à envisager
Parmi les mega-catastrophes naturelles susceptibles de menacer ou détruire les civilisations terrestres, on évoque, outre des éruptions volcaniques de grande ampleur, la chute d’un astéroïde important. Mais jusqu’à présent, l’attention n’avait pas été attirée sur la possibilité d’une éjection coronale massive en provenance du soleil (coronal mass ejection, CME).

On désigne par ce terme une perturbation majeure de la surface solaire. Celle-ci est constituée de plasma ou particules de haute énergie. Ordinairement, de telles particules échappent de la surface sous la forme bien connue des « vents solaires ». Lorsque certaines d’entre elles rencontrent la magnétosphère terrestre en haute atmosphère, elles produisent, particulièrement aux pôles, des « aurores boréales ».

Mais périodiquement le vent solaire transporte des sphères de plasma de plus d’un milliard de tonnes, qui sont éjectées de la couronne de façon centrifuge, dans des directions variées. Il s’agit de phénomènes localisés, se produisant sur le mode aléatoire, associés généralement aux taches solaires et aux périodes de forte activité solaire, l’une des prochaines devant se produire en 2012. Pourquoi des CME ? Les mouvements chaotiques des particules chargées, se produisant dans la haute atmosphère solaire, créent des champs magnétiques violents, instables, qui peuvent se reconfigurer dans ce que l’on désigne par le terme de « reconnection ». Il s’agit de phénomènes extrêmement puissants à la source des CME évoquées ici. Si l’une de ces éjections se dirige vers la Terre, elle accélère sous l’effet de la gravitation et le champ magnétique intense qu’elle représente interfère rapidement avec la magnétosphère terrestre, qui joue habituellement un rôle protecteur. Dans la mesure où les deux champs seraient de même sens, il ne se produirait pas grand-chose. Par contre, s’ils étaient en sens opposé, la CME éventrerait la magnétosphère terrestre et les particules chargées envahiraient l’espace terrestre, provoquant des catastrophes électro-magnétiques en chaîne.

Catastrophes en chaîne


Le premier résultat serait l’induction de courants électriques continus anormalement forts dans tous les réseaux interconnectés de production et de distribution d’électricité. Les transformateurs fondraient les uns après les autres en quelques dizaines de secondes, comme la plupart des câbles de diverses tensions répartissant le courant. C’est ce qui se produit à toute petite échelle lors de surtensions locales des « grids  », n’ayant rien à voir avec une CME, telles que celle étant survenue au Québec en 1989. Les centrales classiques et nucléaires seraient également incapacitées, ainsi bien entendu que tous les appareils électriques, radioélectriques et téléphonique utilisant du courant basse tension.

Il en résulterait que, comme dans le cas d’une explosion à énergie pulsée d’origine criminelle se produisant en haute atmosphère, des millions de personnes seraient immédiatement privées d’eau, d’alimentation, de transport, de chauffage et de soins. Leur mort serait inévitable en quelques jours. Avec l’interconnexion mondiale des réseaux, les désastres et les morts s’étendraient ensuite à l’ensemble des zones habitées.

Un phénomène de cette nature, sans doute de moindre ampleur, avait été observé en 1859 par l’astronome amateur britannique Richard Carrington et par bien d’autres témoins, émanant de tâches solaires particulièrement importantes. Mais les équipements de cette époque se limitaient à des magnétomètres et à un réseau de télégraphie mondial. Les uns et l’autre furent fortement perturbés, sans conséquences économiques graves.

Précautions

La Nasa avait mis en orbite en 1997 un satellite dit ACE (Advanced Composition Explorer) destiné à observer le soleil en permanence, ainsi que les vents solaires et leurs perturbations éventuelles. ACE peut signaler entre 15 et 45 minutes l’arrivée d’une tempête magnétique d’ampleur moyenne. Mais, outre que la sonde est vieillie et n’est pas en voie de remplacement, faute de crédits, l’arrivée d’une CME serait si rapide et si puissante qu’elle rendrait l’engin inutilisable.

De toutes façons, il n’existe pas de mesures actuellement prévues destinées à blinder ou doubler par des matériels de rechange les équipements électriques et magnétiques installés. Les gouvernements, quand ils sont saisis du problème, estiment inutile d’agir, compte tenu du fait que les dépenses à consentir seraient énormes, pour un risque non avéré à court terme. Mais le même raisonnement, à plus petite échelle, avait été tenu pour éviter de renforcer les digues de Louisiane avant Katrina.

Nous croyons pour notre part qu’il conviendrait au contraire de prendre dès maintenant différentes mesures de grande ampleur destinées à rendre les équipements terrestres moins fragiles. Il s’agirait notamment, malgré les coûts, de mettre un terme à la généralisation des interconnections au sein des divers réseaux de distribution. Il faudrait aussi, comme indiqué, blinder tous les équipements sensibles et tenir en réserve des parcs de matériels de secours susceptibles d’intervenir en cas de catastrophe.

Ce ne serait pas seulement dans la perspective d’une CME prochaine que ces précautions seraient utiles, mais dans celle d’un conflit de haute ou basse intensité utilisant des bombes dites EMP ou électromagnétiques à énergie pulsée (voir notre article http://www.automatesintelligents.com/echanges/2008/sep/bombeemp.html). On peut penser aussi, en dehors de tout évènement électromagnétique naturel ou de guerre, que la généralisation probable des conflits et agressions s’en prenant dans le cadre de la crise systémique en cours à tous les grands équipements fragiles rendrait très vite ces précautions indispensables.

La National Science Academy américaine a produit il y a quelques semaines un rapport très documenté sur cette question. Il convient de s’y référer (voir ci-dessous). Malheureusement, il ne semble pas que ce rapport ait éveillé beaucoup d’échos.
Les notes :

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