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Commentaire de Dubitatif

sur Il en est des révolutions comme du reste : il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va


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Dubitatif 24 mai 2011 09:26

Si les hommes étaient faits pour se supporter les uns les autres, <...> Plus prosaïquement : il y aura toujours des séducteurs et des cocus, qui rêveront de buter les séducteurs, et une minorité des seconds pour passer à l’acte.

C’est sur, ce n’est pas faux, mais on est toujours en contradiction permanente, parce que le même cocu qui rêvera de buter un séducteur sera lui même le séducteur à buter d’un autre cocu.

En plus, même si nous nous supportons pas, nous sommes des animaux sociaux et nous supportons encore moins la solitude (sauf pour de rares exceptions choisies).

Attention, je ne suis pas naïf, les forces sont inégales, mais s’il n’y avait jamais eu d’humanistes pour essayer de faire monter le niveau global de connaissance, la situation serait encore plus déséquilibrée entre les dominés et les dominants.

Donc oui, si on apprend jamais aux enfants qu’on est toujours tiraillés par ces sentiments d’admiration/jalousie et que c’est la condition humaine et qu’il faut faire avec, on ne fera que subir nos émotions et on continuera dans ce cercle vicieux de réactions instinctives.
Hors la TV qui est quand même le vecteur premier de l’éducation des enfants ne va pas dans un sens de comprendre ses émotions, et les utilises pour provoquer des réflexes d’achats.

La société de consommation ne nous demande rien du tout ! Elle nous laisse entièrement libres d’y participer ou pas.
ça c’est le discours officiel, nous avons le choix, mais encore faut il avoir tous les éléments de comparaison pour faire le choix.
Les recherches sur la psychologie et les réactions émotionnelles du cerveau (avec IRM pour voir les zones du cerveau en temps réel, questionnaire après expériences,...) sont utilisées majoritairement par la publicité pour maximiser l’impact du « désir d’achat impulsif », c’est une manipulation par nos sentiments, mais si vous ne savez pas que la publicité utilise ce genre d’artifice, vous ne pouvez pas faire un choix raisonné (et on pense que quasiment tous nos choix sont basés sur les sentiments, un choix rationnel est anti-naturel, on peut y arriver si les données peuvent se réduire à un modèle mathématique et qu’on en accepte le résultat ).

Ce n’est pas pour rien que le PDG de TF1 préparait du temps de cerveau disponible.

L’autre facteur très puissant, c’est l’ostracisme social si vous n’êtes pas dans la norme, l’exemple le plus flagrant est le téléphone portable. J’ai eu un portable par obligation professionnelle en 2000, il m’a fallut 7 ans après avoir changé de travail pour l’abandonner. Et quand j’ai annoncé ma décision d’arrêter quelques mois avant (on doit attendre les dates d’échéances de contrat), il faut comprendre le nombre de personnes qui étaient limites « agressive » à l’idée que j’abandonne le portable car on peut « te joindre à tout moment et c’est quand même plus pratique ». ça fait plus d’un an que je n’ai plus de portables, je vois toujours les personnes (j’ai quand même un téléphone fixe) et on me suggère fortement encore maintenant de prendre un portable car « ce n’est pas normal ».

Trop s’écarter de la société de consommation, c’est trop s’écarter de la société tout court.

Et je suis bien placé pour le savoir, puisque je n’ai ni <....> Or, rien de cela ne me manque…
Mais vous avez un ordinateur par déduction logique smiley
La société de consommation ne s’arrête pas à l’électronique et aux services. La partie « shopping » et mode sont aussi un gros morceau de l’iceberg, et là aussi, vous êtes dans le coup ou hors coup.

elle met à ma disposition des mets raffinés dont mes grands-parents ne connaissaient même pas l’existence…
ça c’est un problème de ressources, pas de société de consommation. Louis XIV avait des mets raffinés dont vous ne connaissait même pas l’existence.
Et puis tout est relatif, j’habite à Marseille, et la bouillabaisse est considéré comme un met raffiné, mais à l’origine ce sont les poissons invendus du pécheurs qui partaient dans cette soupe pour nourrir sa famille. On est passé d’un plat de pauvre à un plat « raffinés ».

Mon camp, c’est celui des gens qui ne se bercent pas d’illusions et qui ne croient pas aux utopies allant contre la nature humaine.
Et pourtant, en rejetant la société de consommation, vous vous sortez de la « globalité sociale » par choix, vous allez contre votre nature humaine grégaire quelque part.

Or s’il est devenu ainsi, c’est que sa nature, sous certaines conditions – dont le brassage des populations, qui a tué les solidarités naturelles – l’y prédisposait.

On est d’accord, la question qui se pose justement c’est peut être de rediviser la société en petites unités pour retrouver ce brassage de populations.
C’est le système de pouvoir pyramidal qui créent ces bras de leviers qui broient les populations.
Un cocu qui veut casser la gueule d’un séducteur, ça peut être risqué selon le gabarit du séducteur.
Mais là on a un individu isolé d’une part, et un autre en position de pouvoir qui peut faire appel à des milliers de personnes pour agir selon sa guise, il n’y a plus d’implications physiques (risque, fatigue mentale ou physique, on donne un ordre, et les autres travaillent pour vous).

Donc on ne changera pas la nature humaine, mais il faut casser ces bras de leviers pour arriver à une situation moins déséquilibrée


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