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Commentaire de easy

sur D.S.K. de conscience


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easy easy 24 mai 2011 11:29


Concernant la mère de Tristane, elle se retrouvait, entre autres paramètres, face au dilemme (que des illustres écrivaient dilemne). Le PS est une église, un dieu, sur lequel bien des gens ont projeté une part parfois importante de Nousnarcisisme. Et ce PS était incarné par quelques personnes dont DSK. Briser l’image idéale de cette religion est une immense responsabilité. Dans la balance il y a des millions d’intérêts narcissiques d’un côté et de l’autre celui de sa seule fille. Tant de soldats ont donné leur vie pour un Nousnarcissisme, tant de Christ se sont sacrifiés sur l’autel d’un Nous qu’il y a de quoi en rester à considérer que l’intérêt collectif prévaut sur celui de sa fille. Pourvu qu’elle en convienne.

Concernant Tristane.
Au fond, en parlant de cette scène chez Ardisson, tout en ne portant pas plainte officielle, elle avait fait l’essentiel.
Elle avait d’une part fait acter son sacrifice pour une église (c’est un point que d’autres sacrifiés ont préféré régler par la discrétion absolue et le silence)
Et d’autre part elle avait ainsi proposé à DSK d’avouer. Elle lui avait laissé la responsabilité du choix. Il était assez logique de sa part à elle, de considérer (même inconsciemment) que DSK était mieux placé qu’elle pour décicer si oui ou non il convenait de démolir l’église (pour mieux la refonder car l’Homme ne saurait se passer d’église).

Et DSK n’a pas relevé cet éclat chez Ardisson.

Alors, aux yeux de Tristane, la messe était dite.


A quoi bon porter plainte si à l"évidence DSK allait nier.

Lorsqu’on porte plainte pour un fait de ce genre, on renvoit au géant qui a abusé, la responsabilité de casser ou pas l’église qu’il incarne. Et galérer contre un capitaine qui refuse que son navire sombre avec tout le monde à bord, peut forcément paraître indigne ou orgueilleux ou Jenarcissique.
A moins que dans ce combat pour la vérité, on se retrouve à incarner ou servir une autre église.

Ainsi, je trouve que la mère (qui défendait une grande église) et la fille (qui ne défendait pas une autre église) ont fait ce qu’elles avaient à faire.
Toute la responsabilité, tout le cas de conscience revenant alors à DSK.



Accessoirement.
DSK était-il un grande architecte du PS, un de ses grands prêtres ? A mon sens non, loin de là. Il était devenu son présidentiable pour tout un tas de raisons sauf celle d’avoir construit ou nourri le PS.
A mon sens, lorsque DSK s’est retrouvé face au cas Tristane-Ardisson, il ne pouvait pas se dire, honnêtement qu’il était le Pierre de l’église PS et qu’en tant que tel, il devait privilégier le déni de sa faute. En ne relevant pas cette déclamation de Tristane, il n’aura agi que par souci strictement personnel ou limité à un cercle restreint.
Mais le plus grave, c’est qu’il aura continué à agir de la sorte.



Aujourd’hui que l’église France, l’église PS et l’église FMI ne reposent plus sur lui et lui survivent, DSK se retrouve dos au mur. Il ne peut plus faire semblant de considérer la gravité de la chute de ces églises pour dénier. Désormais, il voit plus clairement que jamais qu’il ne dénie plus que pour se protéger lui de l’effondrement d’image (éventuellement sa famille et ses amis)

En fait, ce dernier cercle est d’une très grande importance dans la décision que doit prendre DSK à la date du 6 juin.
Si ce dernier cercle, si ce petit Nous de son Nousnarcissisme, lui demande de dénier (ce que semblent réclamer ses amis qui se sont déclarés surpris, décontenancés, humiliés)
alors DSK trouvera des raisons de nier et même de lancer des chiens contre ses accusatrices.


Si au contraire, ce dernier Nous admet qu’il faut tout casser pour tout refonder en mieux, alors il avouera (il dira sa version, nécessairement différente, mais n’insultera pas la parole de ses accusatrices). Pour en arriver là, il lui faut, alors qu’il est cul-par-dessus-tête et extrêmement dépendant d’Anne comme de sa fille, entrevoir l’existence d’une église dont jusque là personne n’a jamais parlé et que personne, pas même Jésus n’a incarné. C’est l’église du sublime et nous assisterons au miracle jamais vu dans l’Histoire où enfin un princissisme reconnaît, en risquant les pires tortures dont l’Humanité est capable, que la parole d’une servante vaut la sienne.

Sur ce point, il y a division ou déchirement inéluctable. On peut en effet convenir de bâtir ou nourrir une nouvelle église où jamais un prince ne cherchera à discréditer la parole d’une bonne (où nous cesserons de nous injurier les uns les autres) mais il est nettement plus difficile de convenir dans le même temps que le principe de la prison avec son jeu fourbe et hypocrite de triple violence à laquelle un prisonnier est soumis, est valable.



Le rôle incommensurable du princissisme DSK est donc à la fois d’ouvrir l’église de l’égalité de la parole où la plus grave des fautes consiste à discréditer la parole d’autrui et dans le même temps à dénoncer le système carcéral actuel qui n’est pas du tout sincère ou qui l’est autant qu’une poubelle à couvercle.



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