« »« »« »« »« »" À la différence du système français, on ne cesse depuis huit jours de le répéter, ce sont les parties en cause qui mènent l’enquête : la victime supposée doit apporter les preuves de l’agression subie et l’agresseur supposé les réfuter : le juge arbitre.
Il va de soi qu’à ce jeu, comme on le voit aussi, du reste, devant un tribunal français, ruiner le crédit de l’accusateur est un angle d’attaque qui permet à l’accusé de ruiner l’accusation. Il n’est pas rare qu’un accusateur soit un affabulateur ou qu’il ait des raisons personnelles de mettre en cause un innocent.« »« »« »« »« »«
Je ne suis pas d’accord.
Qu’il puisse y avoir disons un complot (dieu sait quelles enveloppes offre ce mot) pourquoi pas.
Mais on se retrouverait avec la problématique du serpent et du fruit défendu.
S’il existe une responsabilité du serpent, il y en a une à celui qui se saisit du fruit qu’il sait défendu.
Dans une tournante par exemple, chacun sait que c’est interdit mais chacun se retrouve tenté par le serpent que forment les copains. Chacun devrait résister or la plupart du temps, chacun succombe (plus la masse de copains est grande plus le serpent qu’elle forme est conséquent)
Dans une tournante ou dans le fait de faire partie d’un peloton d’exécution d’un mutin, chaque individu présent doit considérer le risque pour lui, s’il ne participe pas, de se faire tuer. On peut donc considérer que tous les participants d’une tournante, sauf l’initiateur, ont subi une menace.
Dans les cas DSK, il était peut-être face à des serpents mais que risquait-il s’il refusait le fruit défendu ? Strictement rien.
Quand on est face à une personne, à l’exclusion de toute autre témoin, on ne subit que ses dilemmes internes.
Même s’il était établi que cette femme de chambre avait servi de chèvre, DSK devrait répondre sur sa manière de gérer ses dilemmes internes.
Dans l’ordre, DSK devrait donc d’abord considérer ses entières responsabilités et ensuite, très accessoirement, rechercher s’il y a eu ou non un serpent. Il y aurait alors un tout autre procès envers ce serpent. Un tout autre procès.
A cette heure-ci et selon ce qui est publié, il ressort bien plus d’éléments prouvant une éjaculation vers cette femme de chambre qu’une absence de relation. Or une relation sexuelle avec une femme qu’on n’a jamais vue, sauf à ce qu’elle soit la violeuse, établit une vision assez brutale ou reptilienne de la sexualité (exit le sentiment d’amour, de don de soi et de partage, exit toute mutualisation ou fusion)
Parce que les preuves s’accumulent que cette relation soudaine a bien eu lieu, DSK devrait aller, s’il était noble, bien davantage à creuser son intériorité que la crédibilité de ses malheureuses partenaires.
Il va sans dire qu’il aurait été noblissime s’il n’avait pas attendu cette accumulation de preuves pour s’interroger sur lui-même.
Cela dit, je trouve que l’épée de Damoclès qu’on lui a soudainement montrée sur sa tête est si effrayante qu’il y a parfaitement de quoi paniquer. Et la panique n’est certainement pas ce qu’il y a de mieux pour s’interroger sur lui-même, pour s’analyser.
Je veux dire qu’on aurait pris DSK, on aurait bavardé avec lui sans le menacer de quoi que ce soit, on l’aurait probablement convaincu de se remettre en question (quitte, évidemment à mettre alors en cause son vécu, son enfance, le rôle des uns et des autres, de son père, de sa mère, de la Shoah, de Mitterrand, que sais-je)
Hélas, on lui a au contraire jeté »Si votre culpabilité est avérée, vous allez passer des années dans l’enfer dont nous, les Hommes, avons le secret" . Enfer moral + enfer physique, le tout en étant interdit de réaction ni même de défense (en prison) constituent une perspective qui bloque complètement les menacés et les empêche d’aller de manière humaine vers l’aveu.
L’inhumanité, la violence qu’on lui propose pour ses 75 ans à venir et dont on vient de lui donner un aperçu ne peuvent pas l’inciter à faire preuve d’humanité et de tendresse envers qui que ce soit. A moins d’un miracle.
En ce sens et parce que la solution que proposent nos sociétés avec cet enfer que constitue la prison sous la forme actuelle est tout simplement délirante, il serait bien logique que DSK recherche et propose de panière plus privative une autre solution, par exemple en argent et directement à cette femme.
La société qui a besoin d’égorger des coupables sur ses autels n’y trouvera pas son compte mais les deux protagonistes trouveront la solution humaine.