Visiblement, peu de ceux qui ont réagi ici ont lu l’article complètement. On extirpe un ou deux mots auxquels on est allergique et on commente. Il y a un véritable problème de lecture sur ce site.
« Deus ex machina » (à l’attention de celui qui ne doit pas être latiniste ou/et qui a des problèmes de compréhension en lecture) ; la définition du Petit Larousse dit : « Personne ou événement venant opportunément dénouer une situation dramatique sans issue ».
L’affaire DSK (pour éventuellement éliminer un concurrent), les attentats du 11 septembre 2001 (supposés être un prétexte à la guerre en Afghanistan et en Irak), l’intervention de l’OTAN en Libye pour aider les révolutionnaires etc. sont autant de discontinuités historiques multiples. On peut donc y voir la main d’un grand metteur en scène qui contrôlerait tout. Pour autant, ces événement n’ont pas un sens unique, un dessein global. Ni conséquence unique ni cause unique.
Explication « non-complotiste » : ces événements sont plus le reflet du chaos de ce monde qui est « trop libre » et trop multiple pour permettre un grand complot mondial (Internet permettrait aujourd’hui au moindre complice de le « trahir », volontairement ou pas). Les révélations de Wikileaks vont justement à l’encontre des théories du complot. Les hommes sont faillibles, plus il y en a impliqués dans un éventuel complot, plus il y aurait d’aveux, de trahisons, de regrets, de coming out etc.
Le principe du complot est un moyen simple d’expliquer le monde. En amalgamant tous les événements, en les mélangeant, on cherche à proposer des liens de corrélation. Pourtant, rien, aucun fait, ne peut prouver l’existence d’un complot mondial (je ne parle pas des petits « complots » qui peuvent se faire jour parfois, je parle bien de la traduction intellectuelle d’une analyse approfondie de l’évolution du monde). C’est le principe du complotisme : ni prouvable ni réfutable. Donc, hors du domaine du raisonnement, hors du champ de la raison.
Ne pas croire au complot à chaque événement, ce n’est pas croire à un monde de bisounours ; bien au contraire, c’est croire à un monde beaucoup plus complexe que celui où un simple groupuscule (une « oligarchie ») serait capable de tout manipuler. C’est au contraire croire à un monde imprévisible, difficile à appréhender, inquiétant (parfois exaltant), alors que le conspirationnisme apporte une solution intellectuelle de facilité pour se rassurer de la difficulté des situations.
Bon week-end.