À l’auteur,
Je vous propose un petit scénario, fictif - du moins, je l’espère -, qui tempèrera, peut-être, votre enthousiasme pour ce que vous appelez le web 2.0 - qui, en réalité, ne représente aucune innovation technique majeure sinon un mode d’exploitation de techniques déjà présentes avant l’explosion publicitaire de ce concept commercial - et vous en présentera les dangers.
Une étude fut faite révélant une corrélation entre les tweets et les fluctuations des valeurs boursières. Ce qui ne devrait surprendre aucune personne connaissant l’influence des facteurs psychologiques sur les cotations de celles-ci.
Les techniques de programmation informatique permettent largement l’élaboration de « lignes de tweets », totalement virtuelles - c’est-à-dire, non produites par des êtres humains - ciblant une réaction psychologique des marchés.
La conformation du réseau - l’internet - permet la centralisation d’une décision stratégique d’intervention psychologique sur les marchés masquée par la diffusion, à travers un réseau de bots, de tweets apparemment individuels et émis par des acteurs réels, des personnes.
Un serveur, programmé pour dégager de l’intention stratégique qu’on lui donne - l’input -, une suite tactique d’interventions virtuelles artificiellement décentralisée - l’output - est ainsi capable d’influencer, dans le sens de l’intention stratégique préalable, toute la marche d’un système sensible aux facteurs psychologiques.
Les types de systèmes, ainsi attaquables, ne sont pas seulement ceux dont l’automatisation est quasiment complète comme le marché continu. Tous les systèmes soumis à une influence déterminante de la psychologie des masses - c’est-à-dire tous les systèmes impliquant une action humaine à la base - prêtent le flanc à ce genre d’attaques : politique, économique, géostratégique, etc...