Désolé de me montrer pessimiste, mais pour travailler dans la recherche énergétique, je peux vous affirmer que nous n’en sommes pas aux « balbutiements timides » des énergies renouvelables, mais au contraire en fin de course dans des domaines comme l’éolien. Quand bien même une éolienne récupèrerait 100% de l’énergie reçue, le coût de fabrication et l’empreinte carbone mettent des années à être rentabilisées - la moitié de la durée de vie - et il n’existe aucune piste pour contourner cet écueil. Plus tôt nous laisserons tomber ce domaine, plus nous aurons de ressources à consacrer à des technologies plus prometteuses.
Il y a un peu plus d’espoir du côté du solaire (j’ai collaboré récemment avec un laboratoire travaillant sur des cellules de 3ème génération avec un rendement de 30%, et les cheminées solaires sont également assez prometteuses), mais le temps de concevoir des infrastructures capables de concurrencer une centrale nucléaire, il s’écoulera des décennies.
Bref, rien de révolutionnaire d’ici 2022. Alors que va faire l’Allemagne ? Imposer des restrictions drastiques sur l’énergie ? Politiquement suicidaire. Reste donc trois solutions :
1. Importer de l’énergie issue du nucléaire (sans oublier de dire que ce n’est pas bien en fronçant les sourcils)
2. Construire des centrales à charbon et à fuel, qui vont accélérer encore plus le dégagement de gaz à effet de serre et l’épuisement des ressources fossiles.
3. La plus probable : se dégonfler et déprogrammer en catimini la fermeture des réacteurs (fraulein Merkel est une experte en la matière, elle qui parlait il y a quelques mois de prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales nucléaires...)