Je pense que le fond du problème de mal-être actuel au travail réside
dans une perte de sens : on sait de moins en moins à quoi sert notre activité, on
développe de moins en moins de relations réelles au travail, c’est-à-dire que l’on
se déshumanise ; l’une des protections face à ce phénomène est de se désinvestir de son travail, éventuellement pour s’investir ailleurs (dans sa famille, son quartier, ses amis...), ce que l’on interprète alors en entreprise comme de la démotivation (terme qui ne veut rien dire en fait). Et en effet l’Homme, même en entreprise, a soif d’humanité, c’est à dire de
confiance, d’amour, de reconnaissance, d’utilité, de relations, sinon il s’assèche...
Je vous conseille de lire d’urgence : « Le contrat de défiance », de Michela Marzano, ou encore les écrits de Jean-Claude Michéa.
Vous y comprendrez que la confiance est intrinsèquement incompatible avec le salariat en particulier, et avec toute forme de contrat en général. La confiance est à mettre sur le même plan que l’amour et le don. C’est bien pour cela que l’on fait des contrats et que l’on judiciarise tout, car la confiance, l’amour, le don, sont des résultats qui ne se demandent pas !
L’introduction de plus de fléxibilité, de l’autoentrepreunariat, de contrats de missions, etc... (qui peuvent être intéressant pour ceux qui en ont les capacités intellectuelles et/ou les moyens financiers, car n’oublions pas que le fonctionnement actuel ultra-paranoïaque des systèmes bancaire et immobilier ne sont vraiment pas adaptés), n’ira donc jamais vers un « meilleur-être » dans le travail.
A la limite les seuls organisations d’activité que je vois comme compatibles avec un bien-être personnel sont les SCOP.
Mais certainement pas plus de précarisation et de mise à disposition comme du bétail, ni d’infantilisation à coup de « formations » ou de « requalification ou tu meurs ».