Comme je le disais déjà dans un commentaire à un précédent article (me souviens plus lequel) la Chine n’a PAS ENCORE FAIT SA REVOLUTION.
J’entends une révolution comme la nôtre de 1789, une révolution « bourgeoise ». Elle est passée directement de la féodalité du XIXème siècle (en partie colonisée par l’Angleterre et quelques autres « comptoirs » mercantiles) à l’impérialisme communiste de Mao. Elle n’a pas eu encore l’occasion de développer une « médium class » et stabiliser une couche de bourgeoisie tranquille, sur laquelle tout pays démocratique peut s’appuyer.
Avec la migration du monde paysan on assiste à une évolution comparable à notre XXe siècle à nous, qui a vu la croissance des banlieues industrielles au détriment de nos campagnes. Mais il est possible qu’en Chine cette évolution soit transitoire, car nous n’avions nous aucun moyen de travail à distance alors qu’il existe aujourd’hui. La Chine peut donc réduire cette étape d’hyperconcentration industrielle et passer directement à une organisation du travail plus moderne.
L’ouverture au capitalisme est une étape libératrice des énergies individuelles, nécessaire pour sortir de l’uniformité castratrice de Mao, mais ça ne doit être qu’une étape vers un « libéralisme équitable » d’où les extrémismes économiques seront exclus, pas un but en soi et certainement pas une imitation de la société ultralibérale à l’américaine. Ca viendra, parce que les choinois sont avant tout des gens paisibles et pragmatiques, de grands commerçants mais pas des guerriers conquérants. Encore une génération est nécessaire sans doute, mais la Chine pourrait bien nous faire la surprise de devenir notre futur modèle social.