Evidemment entièrement d’accord pour la suppression de l’élection présidentielle : cette pratique monarchique et bonapartiste, qui dévoie la démocratie.
De tous les pays européens, la France est le seul à conserver cette pratique totalement anachronique, qui, on vient de le voir confirmer avec Sarkozy, met le pays aux mains d’un homme, d’un clan, et qui s’apparente à une autocratie de régime bananier.
Il faut également supprimer le bipartisme, mortel pour la démocratie ; comme ça a commencé aux USA, puis s’est généralisé dans l’ensemble du monde occidental.
Une Assemblée doit représenter l’ensemble des forces, partis et opinions d’un pays ; elle doit être élue à la proportionnelle intégrale ; il faut donc en changer le mode de scrutin, actuellement totalement inique, et qui favorise les gros appareils en place.
C’est marrant de voir que ceux qui dénonçaient, sous la IVème République, le « régime des partis », ont finalement institué un système qui n’est plus que le régime d’UN parti ; celui en place (par « aleternance l’un ou l’autre) ; et qui est bien pire que celui qui existait avant, parce qu’il permet à un clan ne représentant même pas le 1/3 des électeurs de disposer de l’ensemble des pouvoirs, d’en user et d’en abuser de toutes les façons possibles.
Les seuls moments de démocratie à peu près acceptable, sous la Vème République, ont été ceux des cohabitations, parce qu’ils permettaient un équilibre des pouvoirs.
La nécessité d’une VIème République s’impose donc avec une urgence absolue.
République ouvrant le champ démocratique, par des recours fréquents à des référendums, sur les décisions politiques majeures pour le pays, une interdiction absolue du cumul des mandats, de réels contre-pouvoirs, deux mandats maximum pour n’importe quel élu, une représentation à la proportionnelle, un premier ministre qui gouverne réellement, avec un gouvernement pluriel, un Président avec les seuls pouvoirs de garant des institutions, un contrôle beaucoup plus efficient des citoyens sur les élus, une transparence totale des fonctionnements politiques des gouvernants, des modes de scrutin respectueux de la diversité des partis, des opinions, des citoyens ; bref, un véritable retour à un vrai processus démocratique.
Effectivement, on se demande ce qu’est devenu le projet de Montebourg, et pourquoi les partis dits »progressistes" n’inscrivent pas, en priorité, ce changement constitutionnel dans leur programme.
Cette élection du président au suffrage universel a transformé le pays en mise en scène d’un show-people, à l’américaine, dans un genre de star academy, qui n’ a plus rien à voir avec un processus démocratique.
Avoir à choisir entre la peste, le choléra, ou la vérole ; tu parles d’un choix démocratique...
Dans n’importe quel mode de scrutin, par ailleurs, l’abstention doit être comptabilisée comme un vote exprimé, et chaque élu ne doit pouvoir l’être qu’avec une majorité de ces voix exprimées (y compris les abstentions) ; quitte à recommencer l’élection, jusqu’à ce qu’un candidat présente un programme, une liste remportant cette majorité.
Il est clair que la constitution de la Vème République a été écrite pour de Gaulle, qui avait besoin de tous les pouvoirs, puis n’a fait que se confirmer ; que ce soit avec Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, en système monarchique, avec une dérive démocratique de plus en plus prononcée, vers un système d’autocratie arrivé, sous le petit kondukator, à un point de non-retour,
Mais si cela a été possible, c’est parce que c’est la constitution qui le permet ; le système de gouvernement ne doit pas être à la merci de n’importe quel individu sans contrôle, qui peut l’utiliser à son profit, ou au profit de son clan.
C’est aux citoyens que doit appartenir, en permanence, le pouvoir de conforter ou désavouer ses dirigeants.
Le changement de constitution est donc une urgence.
Pour le moment, puisque nous sommes encore sous ce régime bonapartiste, nous n’avons guère le choix : zappons la présidentielle’-people ; que celui ou celle qui sera élu(e) ait le moins de légitimité possible, et mobilisons nous sur les législatives, pour élire ceux qui présentent un programme de changement de constitution, et de reconquête d’un véritable processus démocratique.