Oui, la nourriture industrielle est crade, et oui, elle est sûre : avec on est certains de défoncer la terre, d’avoir besoin de toujours plus d’intrants, d’être ultra dépendants du pétrole, et de s’empoisonner à petits feu. Oh, pas par des bactéries bizarres, mais par des cancers et des maladies sournoises, pratiques pour oeuvrer sans que l’industrie fautive soit mise en cause (surtout vu l’appareil de propagande à disposition).
Là où je vous rejoins, c’est que le bio est trop pratique pour beaucoup de gens. On se réfugie derrière un label sensé résoudre nos problèmes, alors que c’est (et là je m’oppose diamétralement à vous) tout le système de production etd e consommation qui pose problème. La monoculture et la spécialisation alimentaire, l’approvisionnement extérieur généralisé, les transports longs, toutes ces choses sont fondamentales dans le problème écologique lié à l’alimentation. A cela s’ajoute l’impossibilité claire de manger autant de produits arnés (poisson, fruits de mer, viande) lorsqu’il y a tant d’humains : même si je pense qu’il serait mieux de pouvoir manger des animaux quotidiennement, on ne peut pas se le permettre pour des raisons évidentes de pollution engendrée et d’espace disponible pour faire pousser les fourrages nécessaires, ou de poissons disponibles pour nourrir les poissons d’élevage.
Donc si se soucie vraiment de l’environnement, c’est toute une façon de s’alimenter et de produire qu’il faut revoir, et non pas seulement l’utilisation de pesticides.
En cela le bio n’est absolument pas une issue. L’issue passe, c’est la dure réalité, par une véritable révolution culturelle, économique, un basculement civilisationnel.