« Le caractère haineux et souvent injurieux des ouvrages démontre que le camp de la haine n’est pas celui que les auteurs dénoncent, mais bien le leur ». Marine Le Pen fulmine. Et pourrait être tentée de porter plainte, suite à la parution de deux livres la concernant, comme l’a annoncé La Provence le 5 juin. Les ouvrages en question sont une biographie de la présidente du FN, écrite par les journalistes Caroline Fourest et Fiammetta Venner et l’essai de Nathalie Koscuisko-Morizet, à paraître le 9 juin.

Le premier se veut une biographie engagée, démontant la stratégie de « dédiabolisation  » ou de rupture engagée par MLP vis-à-vis de son père Jean-Marie Le Pen. Un postulat qui s’appuie sur la reconstitution de l’histoire familiale, des relations entre la fille et son père. L’ouvrage de NKM s’attache également à démontrer que le « nouveau » FN prôné par Marine Le Pen n’en est pas un. Son programme politique amoindrirait la France et son projet économique la conduirait à la ruine, prévient la ministre UMP de l’Ecologie.

« Nous sommes à l’étude page par page de ce qui pourrait constituer des faits de diffamation  », indique Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, à Francesoir.fr. Pour le vice-président du FN, le livre de Fourest et Venner ne serait qu’un catalogue de contre-vérités. « Ce ne sont que des inventions. Elle écrit par exemple que j’utilise le nom de ma mère pour draguer les communautés juives, ce qui est totalement faux. Ou alors elle prétend que le grand-père de Marine, tué pendant la guerre, allait à la pêche pour nourrir les Allemands  », s’indigne-t-il. L’ouvrage de NKM fera l’objet de la même attention, prévient le conseiller régional du Languedoc-Roussillon. D’autant que le « nègre » du livre pourrait bien être un « membre de la mouvance nationale (un proche du FN, NDLR)  », soupçonne-t-il.

Marine Le Pen, elle, a riposté le 6 juin dans un long communiqué. « Dénués de rigueur et de sérieux  », « malhonnêtes », « totalitarisme intellectuel », les mots manquent à la présidente du FN, qui fustige des écrits à charge. « Chaque page de ces livres suinte le mépris pour un peuple qui n’obéit pas aux injonctions des puissants et des bien-pensants  », se récrie-t-elle, accusant la « Caste, médusée de voir que mes prises de position rencontrent un succès grandissant dans le débat public ».