Sans normes, les industriels font ce qu’ils veulent. Les normes ne sont donc pas faites pour protéger les industriels.
Avec des normes excessivement fortes, en revanche, les industries mettent la clé sous la porte, c’est sûr.
Le tout est donc de trouver un équilibre, et c’est le rôle du législateur, démocratiquement élu, d’arbitrer entre les besoins de l’industrie, des consommateurs, et du public.
En l’occurrence, il y a de la marge entre les normes en matière d’exposition à la radioactivité, même pour les travailleurs du nucléaire, et les doses qui posent un danger sanitaire. Notamment, comme je l’ai dit plus haut, parce que les normes sont basées sur l’hypothèse linéaire, la plus pessimiste et dont il est de plus en plus clair qu’elle ne correspond pas à la réalité.
Par exemple, les enfants du Kérala sont soumis en moyenne à une radioactivité naturelle (17 mSV/an) très proche de cette norme relevée au Japon (20 mSV/an), et une étude épidémiologique effectuée sur une cohorte de cent mille Kéralais n’a pas montré d’excès de cancers (source, p.23).
Ceci dit, personne ne dit qu’il est bon de répandre partout des matières radioactives, ni que la gestion par Tepco et les autorités japonaises de leurs centrales a été bonne, et j’espère bien qu’ils auront à rendre des comptes de ce qui s’est passé (même si les évènements naturels ont été d’une intensité exceptionnelle).