Des Chinois étant, dans leur pays, ramenés à des conditions de vie proches du servage ou de l’esclavage pour nous servir des bidules à pas cher, n’ayant plus grand chose à perdre, acceptent de prendre tous les risques pour essayer une formule où ils auraient un peu plus de chance de sortir de leur misérable condition en Chine.
Ceux d’entre eux qui ont déjà construit ici quelque début de château, qui ont acquis ici quelque droit de propriété, trouvent intéressant de profiter de la misère des Chinois qui tentent l’émigration. D’autant que ces derniers ne demandent qu’à travailler comme des bêtes de somme pour des clopinettes en considérant que ce ne sera qu’un mauvais moment à passer.
Ainsi, il nous arrive un flux de main d’oeuvre hyper intéressante d’un point de vue productiviste et c’est la diaspora chinoise en place qui la récupère à 100 % puisqu’elle l’a organisé.
De toutes les diasporas, la chinoise est certainement celle qui préserve le plus son isolement linguistique et comptable. Il y a peu, on trouvait encore des commerçant ne pratiquant que le boulier.
Ils n’opèrent quasiment que dans le commerce normal et n’ont aucune ambition politique ou réformiste, pas même religieuse. Ils ne présentent aucune forme de danger (même leur volume de commerce traité au noir ne pèse pas grand chose)
Mais comme une frange des Chinois circulant en ville sont en situation illégale ou limite du point de vue administratif, comme leurs employeurs logeurs pratiquent surtout un commerce en espèces, comme les diplomates chinois sont très nombreux, très protégés en France et très enclins à prendre des participations occultes ou non dans ce commerce et aident donc à faire circuler toutes sortes de produits illicites hors drogues, les bandits de l’IDF voient dans cet ensemble plutôt isolationniste et paisible, un terrain très favorable à leurs méfaits.
Face à ce constat, les autorités se retrouvent à devoir favoriser la régularisation des Chinois et Chinoises clandestins ou qui le deviendront au terme de l’expiration de leur visa touristique.
Mais cette régularisation, si elle est évidemment intéressante pour les individus qui se terrent tant pour travailler que pour manger et dormir, l’est nettement moins pour ceux qui escomptaient en profiter et qui ont investi dans son importation. Les employeurs Chinois ne se bousculent donc pas dans les préfectures pour faire régulariser leurs employés de l’ombre.
Tant que les seuls clandestins chinois étaient rackettés par nos voyous, la diaspora établie n’y voyait pas de motif de manifestation.
Mais nos voyous distinguant très mal entre les Chinois en règle et les Chinois clandestins, constatant que même un commerçant en règle a quelque chose à cacher aux autorités, opérant de toute manières dans la fourmilière, ils finissent par s’en prendre à tous les Chinois, même à ceux qui sont à des lunes de ce jeu souterrain, même à des Chinois bossant chez Véolia.
Alors que les profiteurs de la clandestinité auraient supporté bien des rackets plutôt que de rendre l’affaire publique, trop de Chinois non clandestinistes en souffrent et trouvent tout naturel d’appeler à plus de police.
Maintenant que le scandale est établi, maintenant que bien des Chinois très francistes et républicains leur reprochent ouvertement de faire de leur communauté une cible des voyous, les plus clandestinistes devront réviser leur position et renoncer progressivement à tirer profit d’une main-d’oeuvre très soumise et peureuse (dont ils firent parfois partie en leurs premières heures en France)