• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Aldous

sur Mauvaise Grèce : à quand le retour du Roi ?!


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Aldous Aldous 21 juin 2011 14:00

Article intéressant mais superficiel à mon goût.

Il aurait été intéressant de rappeler que la Grèce moderne n’a été libérée du joug turc que depuis 1920, voire 1913 pour la Crète, l’Epire et la Macédoine.

Il aurait été intéressant d’expliquer les racines de la royauté en Grèce, fondée par Othon 1er (de Bavière) et renversée par un coup d’état militaire et (déjà) la crise de la dette souveraine de l’état.

 Il est remplacé par l’élection de Guillaume de Danemark qui montera sur le trone en 1863 sous le nom de Georges 1er.

C’est le fils du roi du Danemark, frère de la reine Alexandra d’Angleterre.

La Grèce passe à la faveur de cette banqueroute des la sphère de la famille de Bavière à celle des Saxe-Cobourg-Gotha.

En 1923 la Grèce doit accueillir 1,7 millions de réfugiés Grecs chassé de Turquie (une partie ira s’installer à Melbourne en Autralie)

Pendant la 2eme guerre mondiale, les grecs refusent infligent sa première defaite à l’axe (en Epire) et subissent une cruelle occupation Germano-Italo-Bulgare qui affamera le pays et tuera 8% de la population.

Pour éviter de perdre le contrôle sur le pays, Churchill fera mourir les volontaires grecs républicains dans les sables mouvant du desert égyptien. Les britanniques aideront les monarchistes à écraser le maquis (républicain et communiste) dans une guerre civile sanglante qui durera jusqu’en 1949. (150 000 morts)

En 1955, nouvelle vague de réfugiés Grecs chassés d’Istanbul par des pogroms.

Il faut attendre 1963 pour qu’il y ait des élections libres et elles sont remportées par l’Union des Centres de Georges Papandreou (senior).

Il est destitué en 1965 par le roi Constantin II sous la pression des militaires, c’est à dire les services secrets britanniques.

Une série de gouvernements instables se succèdent entre juillet 1965 et avril 1967.

A ce moment, l’Union des Centres et de l’ERE décident de faire un gouvernement d’union nationale.

Les USA y voient la perte du contrôle du pays par les britanniques et fomentent le coup d’État des colonels qui sera une dictature sanglante aux ordres de la CIA qui finira par exiler le roi devenu inutile relais des anglais.

La situation est en tous points comparable au renversement d’Allende par Pinochet.

La gestion du pays par l’armée est catastrophique économiquement.
Kissinger poussera la junte à organiser un coup d’état à Chypre le 15 juillet 1974 pour renverser Me Makarios qui défiait les Britanniques et tentait un rapprochement avec les Russes.

Le coup aboutira à l’occupation et l’épuration ethnique du nord de l’île par la Turquie.

C’est ce fiasco qui fait chuter les colonels.

Pour résumer, en moins de 200 ans d’existance, la Grèce n’a connu que 36 ans de démocratie.

Avant cela, elle a connu deux dynasties étrangères, quatre guerres, une guerre civile et plusieurs déportations massives de population.

pour ajouter à cela elle est toujours en situation de conflit ouvert avec la Turquie à propos de la mer Egée, des iles Ioniennes et de Chypre.

Ce que le public ignore, c’est que pendant que l’UE discute des chapitres d’adhésion de la Turquie, la chasse turque effectue régulièrement des intrusions dans l’espace aérien grec, causant la mort d’un pilote grec en 2005 dans une collision avec un intercepteur grec.

La Grèce paye aujourd’hui sa lutte de longue haleine pour s’arracher à la tutelle étrangère.

Voici ce qu’en disait Henry Kissinger en 1974 (époque où il baignait dans le coup de Chypre) :

"Le peuple grec est anarchique et difficile à dompter. C’est pour cette raison que nous devons les frapper en profondeur dans leurs racines culturelles : Peut-être alors pourrons-nous les forcer à se soumettre. Je veux dire, bien sûr, s’en prendre à leur langue, leur religion, leurs ressources culturelles et historiques, de sorte que nous puissions neutraliser leur

capacité à se développer, à se distinguer, ou à prévaloir ; ce qui éliminera un obstacle majeur à nos projets stratégiques vitaux dans les Balkans, la Méditerranée et le Moyen-Orient."


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès