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Commentaire de easy

sur Hausse de l'insécurité : les chinois unis dans l'adversité


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easy easy 22 juin 2011 09:41

Je ne serais pas allé à la dire et je m’en étais abstenu mais je confirme cette catégorisation.

Pourquoi je pense qu’il n’est pas bon de dire ce fait ?

Parce que je préfère dire la problématique globale de l’Homme que de stigmatiser tel ou tel groupe.

Je préfère dire que des Chinois vivant en France (Et là je globalise car il ne s’agit que d’une certaine sorte de Chinois) profitent de la quête désespérée de solution de vie de certains Chinois vivant en Chine, pour les exploiter ici dans la clandestinité (clandestinité qui aboutit à toutes sortes de dérives et qui finit par se retourner contre ces clandestinistes). Et j’ai précisé que cette clandestinité qu’ils font subir à des immigrés de Chine, ils l’ont parfois subie eux-mêmes et en sont devenus très durs « J’ai subi ça et je m’en suis sorti, vous ferez de même »

Disant cela et bien que je cite les « Chinois » je pense évoquer plus une problématique universelle, un comportement universel (que bien des groupes humains ont vécu) qu’une spécificité qui serait liée disons à un génome. Je crois exprimer le fait que tout homme qui aurait l’opportunité de profiter de la misère de quelques membres de sa communauté parce qu’il est en configuration administrative et financière confortable, se voit tenté de le faire.

Que certains résistent à cette tentation pendant que d’autres succombent, c’est encore un fait humain.
 
Que certains n’y pensent même pas tant ils sont obnubilés par une autre problématique est aussi un fait humain.
Par exemple : Bien que la Chine ait subi une certaine version du colonialisme à la fin du XIXème siècle, il était d’abord multi culturel puisqu’au moins 4 nations se sont mises à la grignoter, et ces multicolonisateurs n’ont visé qu’à abuser sur l’axe commercial, sur l’axe bancaire et sur l’axe de l’opium. Ils n’ont pas eu d’autres ambitions que ça.
Alors qu’en Indochine, les Français y étaient le plus souvent seuls et avaient visé un abus sur tous les axes. Or, pour une grande part, les Indochinois avaient trouvé assez intéressant de sortir de la sinisitude pour entrer donc dans le franscisme. 
Malgré le cadouille, la guillotine, les décapitations et Poulo Condor, bien des Viets ont adoré Victor Hugo. (Pendant qu’en Chine, on allait plutôt à adorer Norman Bethune parce qu’il s’était engagé dans le soin aux révolutionnaires)

Faire de Victor Hugo un dieu alors qu’on subit le fouet des Français, implique une sublimation de la douleur physique, de la misère matérielle, au profit d’une idéalisation des possibilités que peut offrir l’esprit des Lumières.
Nombreux étaient les Viets affamés par la colonisation mais apprenant par coeur Baudelaire, Rousseau, Montesquieu ou Hugo et ne jurant que par les productions de l’Institut Pasteur. Cet étrange paradoxe comprenait donc le fait que beaucoup de Viets adoraient l’intellectuel français (très peu présent physiquement sur place donc plus facile à idéaliser) et méprisaient les colons incultes. 
Ces Viets là ont eu des enfants, des petits-enfants et ce petit monde, quand il a pu se retrouver en France, s’est regroupé autour du Panthéon et de la Sorbonne en produisant les résultats scolaires qu’on connaît. 

Le Hugolisme des Viets s’est probablement étiolé au fil des générations et des changements de contexte. Les petits-enfants des premiers Viets adorateurs d’Hugo sont désormais à Lady Gaga comme tous les autres jeunes d’ici, mais ils portent encore des traces de ce culte et sont certainement plus républicains que les plus républicains des Bretons. 


Ainsi, au travers de cet exemple pris sur un sous-groupe asiatique, j’espère avoir montré plus une mécanique humaine liée à des contextes, qu’une nature liée à quelque génome. 

Considérons des principes, des mécaniques universelles et considérons que n’importe quel individu de n’importe quel phénotype, s’il est placé dans un certain contexte, réagira en fonction de ce contexte au point de développer, s’il se retrouve entouré d’autres personnes subissant le même contexte, une culture de groupe, une tendance culturelle marquée. 

 
Ces mécaniques appliquées sur des contextes fort différents il y a un siècle, font qu’aujourd’hui, se retrouvent dans Paris, des sous-groupes dits Chinois, comprenant en réalité des gens venant aussi bien du nord de la Chine que du plus sud Cambodge en passant par l’incontournable Vietnam (du point de vue géographique, le seul passage plat Nord Sud passe par le Vietnam)

Ceux qui ont manifesté sont probablement les plus jeunes et les plus républicains de ces « Chinois ». Ils ont très probablement des visions et préoccupations sociétales fort différentes de celles des autres sous-groupes.

Mais autant il est intéressant de constater et comprendre les différences de cursus et de mentalités, autant il est nécessaire de les confondre en matière de traitement politique afin qu’ils s’influencent mutuellement et se nivellent autour d’un suffisant républicanisme. Je suis bien en train de dire que les plus républicains d’entre eux doivent se retrouver à devoir sermonner ceux d’entre eux qui le sont le moins.


Toutes les communautés établies ont un sermon interne. Ce discours moraliste s’arrête très souvent aux limites de chaque sous-groupe.
En l’occurrence, si dans chaque sous-groupe dit chinois, il existe un sermon, il ne franchit pas du tout les limites de ce sous-groupe. 
Le fait que nos voyous attaquent les dits Chinois sans trop bien piger leurs différences de sous-groupe, oblige à ce que s’établisse, pour la première fois sans doute, un dialogue moraliste entre ces sous-groupes chinois. Mais autant dire tout de suite que ce dialogue sera très, très ténu et cassera à la moindre vexation.

C’est donc à la République d’obliger ces sous-groupes à communiquer sur la morale et le républicanisme. Et elle peut les y forcer en les traitant sans faire de distinction entre eux.

Ca peut sembler fort de café de faire ici comme le procès de gens qui sont victimes de rackets et qui s’en plaignent, mais l’occasion est trop belle pour ne pas la saisir, de parler des cloisonnements trop puissants entre ces sous-groupes ; cloisonnements si forts que si dans un groupe on fait blanc, dans l’autre on fait noir.

Les manifs peuvent très bien traduire le fait que les plus jeunes de toutes ces sortes de Chinois, cherchent à briser ces cloisonnements internes pour aller vers plus de républicanisme en criant de manière si singulière « On veut plus de Police »

On voudrait faire cesser le commerce crapuleux de son père ou de son oncle sans le lui dire en face, on ne s’y prendrait pas autrement qu’en manifestant pour plus de Police.

Que beaucoup de Chinois de toutes sortes se soient fait agresser par nos voyous et qu’ils aient envie de plus de Police, oui. Mais pour en venir à réclamer officiellement plus de flicage et de manière plus éclatante que n’importe quel autre groupe national, il faut forcément qu’il y ait dans les arrière-pensées des manifestants d’autres vieilles et sourdes raisons de faire cet éclat. Et ces raisons profondes c’est que les plus républicains d’entre eux en ont marre d’entendre parler de clandestins planqués sous des paquets de nouilles chinoises.


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