Merci Zénon pour cet excellent article que quelques esprits chagrins n’ont pas manqué de qualifier de passéiste ou d’usé. Mais, « ne vous chaille ». Continuez à marteler vos croyances et à parler librement dans une région du globe où la parole peut s’exercer sans risques.
Parole d’autant plus libre qu’elle a peu d’effets,hélas ! Si un « J’accuse » ou les pamphlets pouvaient inquiéter le pouvoir autrefois, il n’en est plus de même aujourd’hui.
Je donnerais cette définition de nos démocraties : régimes où l’on peut dire tout ce que l’on veut, pourvu que l’on ne change rien. Car le pouvoir ne craint plus la parole. Et il ne la craint pas parce que la parole ne peut pas le trouver. Ce pouvoir est caché, diffus, éclaté en une myriade de micro-responsabilités dont personne ne peut contrôler les interactions. Tout le monde pense l’avoir trouvé et il n’est jamais là où on l’imagine, et ce malgré les théoriciens de la « conspiration générale » ou les théologiens de la politique à image diabolique ou machiavélique.
Mais où sont passés les pouvoirs ? Ils ne se trouvent certainement pas au fond des urnes. La politique est à l’image de la météorologie : insaisissable, nébuleuse colportée (si tant est qu’on puisse porter des nuages) par les marchands d’espoir dont on ne sait pas, au fond, ce qu’ils croient.
Vous avez un bel et noble élan que je souhaiterais voir se tourner vers les mécanismes, les pratiques (au sens où les entendaient Michel Foucault) et les points névralgiques de ces pouvoirs multiples mais dissimulés.
Le vieux pessimiste que je suis vous donnerait (si vous le permettez) cependant ce conseil :« il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer »
Bon courage