Pour remettre les choses au point, les bordels illégaux à Victoria n’ont pas augmenté de 300%, mais ils ont triplé par rapport au nombre de bordels légaux.
Victoria n’est pas le Queensland et a une législation différente. Le rapport cité qui porte sur le Queensland, est ici http://www.law.uq.edu.au/documents/humantraffic/reports-presentations/UQ-HTWG-Ten-Years-of-Prostitution-Regulation-in-Qld-Sep-2009.pdf 36 pages en anglais, mais très intéressant.
Que nous dit-il ? Que la légalisation de prostitution ne concerne que les bordels. La prostitution de rue, les agences d’escortes, les parloirs etc. sont interdits, donc illégaux.
Que pour établir un bordel légal, il y a beaucoup de conditions très strictes qui font que c’est une entreprise peu rentable par rapport aux bordels illégaux (charges à payer, nombre de chambres maximum 5, gérant ou propriétaire ne devant pas avoir de licence pour vendre de l’alcool, ou avoir été condamnés etc..) et les prostitués préfèrent se tourner vers ces derniers qui sont plus lucratifs. C’est à ce niveau que ce situe l’échec d’une partielle légalisation qui ne touche que les bordels.
La loi votée en 1999 ne prévoit rien contre le trafic humain, ou la prostitution des femmes étrangères, ce qui est un reproche qui lui est adressée, puisque cette prostitution et ce trafic échappent au radar des autorités et peuvent proliférer sans crainte.
Par contre, une des réussites de cette loi est d’avoir soustrait les prostitués travaillant dans les bordels légaux à l’emprise de la criminalité organisée. Je cite :
« Ten years of prostitution regulation appear to have been highly effective in reducing the nexus between Queensland‘s sex industry, corruption, and organised crime. There is no evidence of any corruption or other forms of collusion between the sex industry and government officials. »
Il est important d’avoir un débat sur la légalisation ou non de la prostitution, mais il faut pour cela des chiffres sérieux, et comprendre le contexte légal.