LOL
Ca prouve surtout que la guerre, qui oblige à une stigmatisation extrême d’un autre, qui manichéise les relations, qui fait de chaque objecteur de conscience un traître potentiel est un concept dépassé au fur et à mesure que les peuples se mélangent.
Ou inversement, que pour conserver valide le concept de guerre, il faut enjoindre les peuples à ne surtout pas se mélanger, à ne surtout pas fraterniser.
Au Vietnam, dans les années qui avaient suivi le départ des Français et avant l’arrivée massive des Américains, le président Ngo Dinh Diem du Sud, haïssant les Nordistes communistes qui avaient tué son frère, avait si peur de la fraternisation entre paysans nord-sud, qu’il avait fait regrouper toutes les populations rurales dans des camps dits stratégiques.
In fine, la fraternisation a tout de même eu lieu.
Si Marine conçoit d’envoyer un jour nos troupes foutre une branlée aux Ricains, elle ne trouvera pas ennuyeux ou rédhibitoire qu’il y ait 80% de Français d’origine arabe dans ces troupes.
Qui fantasme-t-elle d’aller combattre pour craindre la présence de sang arabe dans nos rangs.
La problématique du soldat exogène s’était posée dans toutes les guerres précédentes. C’est avec circonspection que les chefs de guerre français ont considéré l’introduction de leurs abusés des colonies dans les troupes. Mais bon, ça s’est fait pour épargner le sang des citoyens Français (les exogènes n’étant que des sujets français) et la France capitale n’a jamais eu à s’en plaindre.
Idem quand les Ricains se sont sentis obligés d’introduire des originaires du Japon dans leurs troupes en 44. Idem à l’époque de Custer avec l’introduction d’éclaireurs indiens (non armés). idem quand Jules César a incorporé des ennemis vaincus, etc.
Globalement, à ma connaissance, les chefs mélangeurs n’ont jamais été déçus.
C’est qu’un harki se retrouve coincé. Il ne peut plus retourner parmi les siens. Il ne peut plus que servir celui qui l’a débauché, même de force. Car dans le camp d’en face, il règne la même méfiance envers les attachements des uns et des autres et sera automatiquement et définitivement considéré comme traître. Alors...
Les harkis en tous genres qui ne se douteraient pas d’être durement rejetés par « les leurs » auront une très mauvaise surprise s’ils retournent « au pays » en vacances. Mais bon, je pense que ces notions d’appartenance territoriales sont de plus en plus dépassées et en tous cas bien plus qu’il y a 70 ans