Tu veux bien me corriger, STP.
Selon le terrain qu’il affronte et que l’on vérifie au retour des boues, l’outil doit opérer sous telle vitesse et tel écrasement. Il faut donc parfois le charger en ajoutant de la masse et parfois le soulager (surtout quand c’est profond et que le train pèse donc très lourd)
Il n’existe pas de capteurs transmetteurs d’efforts nous permettant de savoir exactement ce que subit le trépan. Nous devons nous contenter d’évaluer et de calculer ces efforts (abaques, logiciels)
Dès les premiers centimètres d’un forage, on injecte une boue primaire et on recueille une boue secondaire constituée de cette boue primaire + les copeaux que produit le trépan.
L’injection d’eau claire à la place de boue primaire très technique, pourrait être catastrophique. L’eau claire, une fois chargée des copeaux, formerait certes une boue mais cette boue aurait des propriétés propres au terrain sur lesquelles on ne pourrait avoir aucune influence. Or les propriétés des boues, si elles sont favorables, peuvent aider grandement le forage. On a donc intérêt à participer à la constitution de la boue secondaire en maîtrisant déjà une boue primaire qu’on saura ajuster en fonction du terrain.
Contrairement à une rivière d’eau qui a tendance à creuser son lit, un torrent de boue peut contribuer à la formation du lit. Une boue secondaire trop hydrique, trop liquide pourrait creuser les parois du puits, le déformer et aboutir à la formation d’un lac au lieu d’un puits. Au contraire, une boue bien élaborée peut mieux lubrifier l’usinage, mieux évacuer les calories, mieux transporter les copeaux, consolider les parois du puits et même les rendre étanches.
On injecte une boue primaire en haut de la ligne. On ne dispose pas d’un dispositif inverse d’aspiration. De sorte qu’il est impossible de livrer à un client un puits de forage sec et vide avec parois régulières et cimentées. Chaque fois qu’on remonte une ligne et son trépan, on laisse le puits archi plein de boue secondaire (A moins qu’il soit jailissant de quelque fluide souterrain)
Les boues étant recyclées, un forage ne nécessite pas de gros volumes d’eau.
Comme un puits sans ligne ni jaillissement est archi rempli de boue secondaire dans laquelle se trouve le ciment qu’on avait mis dans la boue primaire, si on le quitte 48h, on le retrouvera plein d’un ciment durci. Un puits sans jaillissement, s’il est donc quitté à l’improviste, ne pourra jamais plus servir à rien (ou devra être intégralement recreusé)
Si on veut interrompre un forage pour le reprendre dans 3 mois, on veillera, dans les dernières heures du premier forage, à n’injecter qu’une boue sans ciment. Dans trois mois, cette boue sera sèche et très légèrement dure mais il sera très facile de creuser dedans pour revenir à la profondeur où l’on s’était arrêté.
Chaque fois qu’un trépan démarre un forage, il n’y a aucun besoin de constituer un bouchon en bas de ligne.
Chaque fois qu’on doit redescendre un trépan après l’avoir remonté, par exemple pour le remplacer, on doit constituer ce bouchon au bas de la ligne des tubes. Ce bouchon a pour vocation d’empêcher que de la boue secondaire s’introduise dans les tubes par sa gueule du trépan. C’est avec une boue primaire et par le haut, qu’on remplit la ligne au fur et à mesure qu’elle redescend.
Si on ne remplissait pas la ligne de boue primaire, si on la laissait vide, elle ne pourrait pas s’enfoncer dans le puits de boue en raison de la poussée d’Archimède.
Une fois le trépan revenu au fond du puits, on exerce une surpression très calculée sur la boue primaire afin que le bouchon casse, que le trépan le réduise en copeaux et que le circuit boue primaire-boue secondaire soit réouvert