Une porte de sortie honorable pour la
Grèce et l’€uro
Contrairement à une idée communément
répandue qui doit plus à la loi du talion qu’aux sciences
économiques, il n’’est aucunement nécessaire que les Grecs sortent
de l’’euro dont le dé-tricotage seraient une catastrophe pour toute
l’’Europe.
Une seule mesure suffirait :
l’’instauration à usage interne à la Grèce d’’une monnaie
secondaire pour tout commerce, salaire ou pension payés par et pour
les Grecs. Mesure applicable d’’ailleurs à n’’importe quel pays
désirant épurer et redynamiser son économie (Argentine).
Trois conséquences à cette mesure :
1°) Leur consommation serait réduite
à la production nationale, ce qui n’est peut-être pas grand-chose,
mais coupe court aux déficits. L’euro de facto se verrait réservé
aux échanges internationaux et à la libre circulation des biens et
personnes dans l’’UE. La consommation intérieure ainsi promptement
réduite, la balance des paiements serait bientôt restaurée et, à
l’’issue d’’un bref moratoire, les dettes seraient finalement
remboursées EN EUROS CONSTANTS.
2°) Mais dans un premier temps, les
institutions créancières de la Grèce, après lui avoir pompé ce
qui lui reste aujourd’hui officiellement d’’euros, se retrouveraient
en difficulté. Plutôt que de les soutenir - erreur (ou volonté)
majeure commise pour transposer la dernière crise économique en
crise sociale - les gouvernements les laisseraient tranquillement
couler avant de les nationaliser pour une bouchée de pain en
garantissant leurs avoirs et placements aux épargnants non
institutionnels afin d’’éviter la paupérisation des classes
moyennes et pauvres, c’’est-à-dire 99,9% de la population.
3°) Sur ces décombres, une nouvelle
politique économique pourrait être menée, empruntant le meilleur
de l’’interventionnisme keynesien et de l’’absolu libéralisme de
Hayek, un mélange a priori paradoxal, mais l’’économie en a vu
d’’autres. L’’état se replierait sur ses devoirs régaliens qu’il
pourrait enfin dignement assumer et le marché ferait dynamiquement
le tri du reste. La compétitivité de l’’UE s’’en verrait restaurée.
Que ceux qui pensent pareille mesure
impossible songent à ce que font depuis peu les Américains lorsque
la FED rachète leurs Bons du Trésor. Tout simplement, ils doublent
leur pouvoir d’’emprunt en s’autocréditant. Mesure à mon sens
néfaste qui ne peut mener qu’à une hyperinflation qui ne pourra en
aucun cas s’’avérer compétitive, le dollar perdant dans
l’’opération la crédibilité qui fonde son rôle de monnaie de
réserve. Le principe de la double monnaie échappe à ce risque en
limitant l’’argent crée à des nations, régions ou même villes.
Elle n’’a aucune incidence sur les échanges internationaux ou
communautaires. Sa multiplication n’’est limitée que par la
nécessité et le PIB des institutions émettrices.
En économie, c’’est toujours
l’’imagination qui triomphe. Jamais l’’orthodoxie.