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Commentaire de Gilles BERTIN

sur Grèce : le parlement choisit l'austérité


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Gilles BERTIN Gilles BERTIN 1er juillet 2011 11:07

Une porte de sortie honorable pour la Grèce et l’€uro


Contrairement à une idée communément répandue qui doit plus à la loi du talion qu’aux sciences économiques, il n’’est aucunement nécessaire que les Grecs sortent de l’’euro dont le dé-tricotage seraient une catastrophe pour toute l’’Europe.


Une seule mesure suffirait : l’’instauration à usage interne à la Grèce d’’une monnaie secondaire pour tout commerce, salaire ou pension payés par et pour les Grecs. Mesure applicable d’’ailleurs à n’’importe quel pays désirant épurer et redynamiser son économie (Argentine).


Trois conséquences à cette mesure :


1°) Leur consommation serait réduite à la production nationale, ce qui n’est peut-être pas grand-chose, mais coupe court aux déficits. L’euro de facto se verrait réservé aux échanges internationaux et à la libre circulation des biens et personnes dans l’’UE. La consommation intérieure ainsi promptement réduite, la balance des paiements serait bientôt restaurée et, à l’’issue d’’un bref moratoire, les dettes seraient finalement remboursées EN EUROS CONSTANTS.


2°) Mais dans un premier temps, les institutions créancières de la Grèce, après lui avoir pompé ce qui lui reste aujourd’hui officiellement d’’euros, se retrouveraient en difficulté. Plutôt que de les soutenir - erreur (ou volonté) majeure commise pour transposer la dernière crise économique en crise sociale - les gouvernements les laisseraient tranquillement couler avant de les nationaliser pour une bouchée de pain en garantissant leurs avoirs et placements aux épargnants non institutionnels afin d’’éviter la paupérisation des classes moyennes et pauvres, c’’est-à-dire 99,9% de la population.

3°) Sur ces décombres, une nouvelle politique économique pourrait être menée, empruntant le meilleur de l’’interventionnisme keynesien et de l’’absolu libéralisme de Hayek, un mélange a priori paradoxal, mais l’’économie en a vu d’’autres. L’’état se replierait sur ses devoirs régaliens qu’il pourrait enfin dignement assumer et le marché ferait dynamiquement le tri du reste. La compétitivité de l’’UE s’’en verrait restaurée.

Que ceux qui pensent pareille mesure impossible songent à ce que font depuis peu les Américains lorsque la FED rachète leurs Bons du Trésor. Tout simplement, ils doublent leur pouvoir d’’emprunt en s’autocréditant. Mesure à mon sens néfaste qui ne peut mener qu’à une hyperinflation qui ne pourra en aucun cas s’’avérer compétitive, le dollar perdant dans l’’opération la crédibilité qui fonde son rôle de monnaie de réserve. Le principe de la double monnaie échappe à ce risque en limitant l’’argent crée à des nations, régions ou même villes. Elle n’’a aucune incidence sur les échanges internationaux ou communautaires. Sa multiplication n’’est limitée que par la nécessité et le PIB des institutions émettrices.

En économie, c’’est toujours l’’imagination qui triomphe. Jamais l’’orthodoxie.


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