• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Brath-z

sur Place au Peuple ! - Discours de Jean-Luc Mélenchon


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Brath-z Brath-z 4 juillet 2011 12:27

jaja > J’ai lu l’article de Bellaciao, qui confirme ce que je pensais.
Pour les gauchistes d’appareil,« LE point qui fâche », c’est « l’alliance gouvernementale avec le PS et EELV ». Pour quelqu’un comme moi, LE point qui fâche, c’est la manière dont est envisagée l’immigration. Ça ne m’étonne pas : je sais que les gauchistes accordent infiniment plus d’importance à la forme qu’au fond, à la tactique qu’à l’idéologie, malgré qu’ils professent le contraire.
Et puis bien sûr les accusations de « sectarisme » imaginaires (à cette réunion, je n’ai pas entendu Mlle Autain, femme que je n’apprécie pourtant guère, accuser le NPA d’être « sectaire », comme le prétend l’article) sont renversées. Mais à la toute fin de l’article, le masque tombe :
"Eh oui, souvent Jean-Luc varie…
Mais là où il reste constant, c’est dans son adoration du drapeau tricolore et de La Marseillaise.
Allons camarades alternatifs, encore un effort pour en apprendre tous les couplets. L’avalage de couleuvres, c’est décidément une drogue à accoutumance.« 

Et oui, la »tolérance« , c’est valable pour les »Roms« (appellation idiote et racialiste qui réunit dans un seul ensemble culturo-racial des populations aux conditions, origines et cultures tout à fait différents), les »jeunes« , les »femmes« , les »blacks« , les »beurs« , etc. mais certainement pas pour les Français patriotes, dont pourtant une bonne partie des sous-catégories précédentes (dont la pertinence est nulle en-dehors de certains domaines très particuliers qui tiennent plus du marketing et/ou de la sociologie de terrain) font partie intégrante. Un classique du genre.

.jk. >  »qu’en est-il de l’attitude de la troisième mouvance trotskiste au sujet de l’alliance anti-capitaliste ?« 
Et bien le POI est le descendant direct du PT, issu de la mouvance lambertiste et de la mouvance communiste internationaliste (COI, POI, etc.). Idéologiquement parlant, c’est le mouvement le plus cohérent et le plus »orthodoxe« par rapport à la pensée de Trotsky lui-même. Ça lui donne un statut de »gardien du temple« refusé par les autres mouvances, qui tend à en faire, pour le coup, un véritable mouvement sectaire. Le PT était beaucoup plus fermé que LO. Je pense que le POI ne va pas être un instrument plus ouvert.

 »Ces « sectes » veulent conserver une autonomie totale ce qui interdit tout rassemblement, leur leaders sont ambigus sur les relations de pouvoir, car ils dénoncent le pouvoir des autres, sous prétexte de non personnalisation (exemple, Mélenchon, en cas de rassemblement), afin de maintenir leur pouvoir, alors qu’il serait facile de trouver une solution, exemple la révocation démocratique du leader du rassemblement en cas de manquement à la charte du rassemblement« 
Il y a de cela (faites quand même gaffe avec le mot »secte« ). Mais ce qui m’énerve le plus, c’est l’hypocrisie qu’il y a à accumuler les »obstacles« au fur et à mesure qu’ils sont enlevés. Au final, on savait dès le départ où se trouvait le vrai point d’achoppement : une candidature extérieure. La LCR a profité pendant une décennie (jusqu’à sa dilution dans le NPA) du statut exceptionnel de »mouvement ouvert« que lui avait donné son soutien au communiste dissident Pierre Juquin en 1988 puis à Arlette Laguiller en 1995, mais en fait, dès 1999, elle a refusé la main tendue du PCF, non pas du fait de sa participation au gouvernement Jospin mais parce que le PCF... ne voulait pas changer de nom ! Les gauchistes sont des experts en com’, qu’on se le dise. Comme tels, ils privilégient souvent l’aspect cosmétique au fond politique.

 »En théorie il est normal que les anti-capitalistes formellement demandent la non automaticité du ralliement aux sociaux-libéraux, mettent des conditions (Mélenchon non clair sur le sujet), mais en pratique il y a surenchère, dans ces conditions c’est aux électeurs de décider, in fine Mélenchon doit s’adresser directement aux citoyens avec un discours clair (conditions concrètes) .« 
L’objectif du Front de Gauche n’est pas de séduire les gauchistes (qui, peut-être, réclament effectivement des »conditions de ralliement« clairement exprimées) mais de remporter l’élection présidentielle et les législatives. Non pas de se compter pour voir si éventuellement on peut envisager de peser à la gauche du PS, mais de peser effectivement et même de l’emporter sur le PS lui-même.
La position du NPA sur la question du pouvoir est la même que celle de l’ancienne LCR* :  »l’union la plus large possible est nécessaire pour l’emporter et faire la révolution, mais puisque pour le moment, on ne se réunit qu’à trois pelés et deux tondus, on va attendre que tout le monde se réunisse sur NOTRE ligne avant d’envisager de gouverner« . C’est un préalable tout bonnement inacceptable. Et le pire est à venir* :  »puisqu’actuellement, on ne pèse pas beaucoup, notre principal intérêt va consister à nous considérer nous-mêmes comme des groupuscules marginaux (c’est notre gloire car nous sommes les seuls à détenir LA vérité pure et parfaite) en nous concentrant sur la question de nos relations aux socio-démocrates (plutôt qu’à chercher à les dépasser), ce qui renforce notre statut de groupuscules marginaux« .
Alors bon, l’union jusqu’aux gauchistes, oui, pourquoi pas. Mais si ces derniers n’entendent par le mot »union« que »ralliement à notre ligne et à notre point de vue", le jeu n’en vaut pas la chandelle.

* : attention, les citations qui suivent sont des caricatures de pure mauvaise foi des raisonnements tenus par les gauchistes d’appareil

"Le NPA a aussi échoué à cause d’une dérive ethniciste (cas de la candidate voilée, cas de la Marianne sans papiers, ce qui revient à une préférence étrangère) .« 
Ah ça ! La dérive »sociétale« de la politique n’épargne pas les mouvements gauchistes. Le NPA a tenté d’en faire une marque de fabrique, vu que ça passe super bien dans les médias. Ça a lamentablement échoué.
Mais le Front de Gauche n’est pas exempt de cette tare, au contraire : la présence de Clémentine Autain parmi les orateurs en est l’illustration pure et parfaite, étant donné que les seules thématiques que cette femme (respectable mais que, franchement, je n’aime pas du tout) sait aborder avec pertinence sont les thématiques sociétales. Il fallait la voir face aux ouvriers de la filière du lait en grève l’année dernière. Elle a réussi l’exploit de leur faire un discours deux fois plus long que Mélenchon disant sensiblement la même chose... tout en y introduisant des références aux travailleurs non déclarés, aux immigrés illégaux ( »sans-papiers« ) et au mariage homosexuel ! Du grand art rhétorique ! Et mardi dernier, elle a réussi à ressortir l’antienne de la »domination masculine« (fantasmée) dans son discours. Bref, les gauchistes devraient l’adorer, mais ils la détestent car elle chasse sur les mêmes terrains qu’eux (étudiants »engagés« , artistes en mal de »cause« et urbains des classes moyennes supérieures) avec une efficacité redoutable.

 »Quand je dis que Mélenchon souhaite convertir des sociaux-libéraux c’est au sens d’un rapport de forces à gauche, imposture c’est au sens de croire que des sociaux-libéraux de fait sociaux-conservateurs soient convertibles, alors que c’est une mafia .« 
Je suis d’accord sur le diagnostic du complet ralliement (sans conditions smiley ) du PS au libéralisme. Ralliement partagé par la droite française, historiquement issue du gaullisme et du christianisme social, deux courants idéologiques traditionnellement hostiles au libéralisme.
La spécificité du PS français au sein de l’Internationale Socialiste (qui fait que Mélenchon pouvait encore justifier son appartenance au PS) est en train de s’effacer à toute vitesse. La métamorphose a débuté dans les années 1990, quand le parti est devenu un »parti de supporters« (feu Philippe Séguin... qui n’avait pas prévu que sa propre famille politique finirait de même moins d’une décennie plus tard) puis qu’il a participé aux »sommets des modernisateurs« après l’élection de Clinton. Le gouvernement Jospin a intégré petit à petit (car ça ne s’est pas fait tout de suite !) les »normes« de la »mondialisation heureuse« (Alain Minc). Après 2002, s’en sont suivies 6 années de sclérose idéologique sous gouvernance Hollande, où tout était encore possible car tout était resté figé. Mais après la candidature de Ségolène Royal et surtout son échec (analysé par le marxiste-léniniste Laurent Joffrin comme résultat d’un programme »irréaliste« ...), le ralliement du PS à la doxa européiste et mondialiste s’est soudainement accéléré, aboutissant au résultat cité précédemment d’une gauche du parti (plutôt timorée, d’ailleurs) à moins de 20% des voix.
L’éventuelle participation socialiste à un gouvernement du Front de Gauche (on attend toujours les conditions de ralliement du PS au second tour smiley ) est ainsi moins motivée par un espoir de rédemption de cette »gauche social-libérale« que par un soucis technique (le même qui avait contraint l’aile droite du PS a accepté des ministres communistes en 1981) : aujourd’hui, à gauche, aucun parti ne peut plus gouverner seul. Il faut nécessairement une coalition.

 »L’anti-nucléaire candidat à l’investiture EELV n’appelle pas à voter Joly, sous prétexte qu’elle donnerait un rôle à Hulot (ce qui n’est que tactique), c’est ironique, car cet anti-nucléaire, conjoint de la fille Bové, Bové ayant soutenu Hulot (quel reniement), comme par hasard, a évité de dénoncer le choix de Bové, et cela infirme les accusations des néo-conservateurs essayant de discréditer Joly comme une gauchiste !« 
Pour ma part, j’aurais vraiment du mal à considérer Joly comme une gauchiste. Pour moi, elle reste une centriste bon teint.
Mais je comprends qu’un »candidat anti-Hulot" comme Lhomme soit désespéré de voir rentrer par la fenêtre celui qui a été jeté dehors par la grande porte.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès