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Commentaire de Brath-z

sur Place au Peuple ! - Discours de Jean-Luc Mélenchon


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Brath-z Brath-z 4 juillet 2011 20:37

.jk. > «  »la manière dont est envisagée l’immigration", est-ce un résumé de la caricature de l’immigré comme révolutionnaire de substitution, et de la question de la concurrence sur le marché du travail « 
Il faut être honnête : l’immigré comme révolutionnaire de substitution, je l’ai rarement vu. C’est un leitmotiv surgit en 1968 et qui a rejoint rapidement les limbes. Je faisais surtout référence à la propension à gauche de considérer l’immigration comme l’affaire des immigrés. C’est faux, c’est une imposture. L’immigration, c’est un phénomène purement économique sans aucune dimension humaine, quelle qu’elle soit. L’immigration n’est certainement pas l’affaire des immigrés. Par conséquent, rejeter l’immigration, ça n’est pas être xénophobe.

 »Il y a dans la division des centres et l’obsession formaliste de Bayrou une similtude avec ces mouvements gauchistes !« 
Oui et non... Au centre, il y une vraie distinction à faire entre :

  • ceux pour qui le centre c’est »entre la droite et la gauche« , c’est-à-dire la confluence de la gauche de la droite et de la droite de la gauche, soit l’incarnation d’un consensus autour du »cercle de la raison« (Alain Minc)
  • ceux pour qui le centre c’est »autre que la droite et la gauche« , c’est-à-dire un troisième pôle idéologique
Par exemple, après avoir longtemps été dans la première perspective (de 1998 à 2007, campagne présidentielle de 2007 comprise), François Bayrou (qui promettait en 2007 pour gouverner »les meilleurs de la droite et de la gauche« ) s’est inscrit après la création du MoDem et, singulièrement, les élections européennes, dans la seconde.
Du point de vue du positionnement, il faut également distinguer :
  • le centre-droit (partie de la droite), ex : Morin, Borloo
  • le centre-strict ou »extrême-centre« (indépendant de la gauche et de la droite), ex : Bayrou, Arthuis (?)
  • le centre-gauche (partie de la gauche), ex : Baylet
Enfin, une troisième distinction est à faire sur la tactique adoptée :
  • le »centre pilier«  : pas d’alliance avec la droite ni avec la gauche
  • le »centre trait d’union«  : alliances à géométrie variable avec la droite et avec la gauche
  • le »centre pivot« ou »centre charnière«  : alliance à géométrie variable avec la droite ou avec la gauche
En tous les cas, en absence d’une formation hégémonique au centre, le centre sous la Vème République est à peine un »centre éclaté« (notion qui implique l’idée de rassemblements, au moins ponctuels, ce qui jusqu’à présent n’a pas existé).

Selon le positionnement, la conception et la tactique, les objectifs adoptés ne sont pas les mêmes. Le journaliste indépendant Laurent de Boissieu est un très bon analyste du centre en France (et en Europe, d’ailleurs).

A l’extrême-gauche, le »jeu« est plus simple : il y a modulation entre pureté idéologique et efficacité électorale, l’un étant soit-disant incompatible avec l’autre (snobisme, je vous dis).

 »Le but de Mélenchon est d’être majoritaire mais dans ce cas il faut convaincre les électeurs « anti-capitalistes », à défaut de convaincre des mouvements dont le score est confidentiel, et convaincre nécessite des conditions concrètes« 

Au contraire ! Convaincre les électeurs anticapitalistes nécessite des propositions concrètes, mais surtout pas des conditions concrètes de ralliement ! Ça serait admettre un droit de regard du PS sur l’existence de la gauche de combat en même temps que lui donner le pouvoir de contreseing. Inacceptable.

 »Si le terme ralliement (sous-entendant que le PS est en tête) est indésirable car accréditant l’idée d’une candidature de témoignage, alors c’est simple, je reformule la question, étant donné que vous reconnaissez qu’aucun parti à gauche n’est majoritaire (à droite non plus) :

quelles conditions concrètes Mélenchon met à un contrat de gouvernement avec le PS ?« 
Les »contrats de gouvernement« ne peuvent être négociés que dans deux cas de figure :
- avant le premier tour des élections législatives
- entre les deux tours de l’élection présidentielle
En toutes autres occasions, c’est une ineptie sans nom. Ou alors c’est autre chose : un programme commun, par exemple.
C’est bien la première fois (et probablement la dernière) que le PS avance cette idée à un moment aussi incongru. Notez que personne n’a marché dans la combine : EELV (au grand dam de Cohn-Bendit, ce qui m’a réjouit), Front de Gauche comme MoDem ont refusé d’y répondre. Pire : les deux »alliés naturels« du PS, le MRC et le PRG, n’ont pas répondus non plus, laissant ouverte la voie à des candidatures indépendantes du PS en 2012.

Sinon, je pense que les questions sociétales ont de l’importance. Mais elle est aujourd’hui démesurée. Pire : il n’est plus mit de limites au domaine du sociétal.

 »EELV n’a aucun moyen de survivre à des divisions« 

Ça me rappelle qu’au rassemblement de lancement de campagne de Jean-Luc Mélenchon, justement, j’ai rencontré un membre parisien d’EELV qui m’a dit avoir refusé de participer aux primaires du parti et prévoir »en cas de victoire de Hulot une hémorragie des pro-Joly, et vice-versa« . Son intuition serait-elle vraie ? L’engagement au sein d’EELV se ferait-il sur le mode »je reste si je gagne" ?

Quant au nucléaire, je reste pour même si un argument (avancé par... Jean-Luc Mélenchon !) m’a convaincu qu’il fallait considérablement le réduire : l’énergie nucléaire ne garantit pas notre indépendance nationale, car il n’y a aucune mine d’uranium en France. On allait jusqu’à présent le prendre au Nigeria, mais ça risque d’être de plus en plus compliqué.
Néanmoins, il faut utiliser nos réserves de carburant disponibles en développant une filière du plutonium (ce qui permet d’utiliser 90% des déchets nucléaires de l’uranium non traités pour produire de l’énergie) voire du torium (de quoi tenir des millénaires, mais la technologie n’est pas même encore balbutiante), tout en sachant que cette consommation ne doit plus constituer que 40 à 50% de l’énergie consommée dans dix ans, et si possible moins encore dans vingt ans. C’est de plus un intérêt de défense nationale, rendant notre pays moins vulnérable à une attaque ennemie (on a bien vu avec l’exemple récent de l’Iran empêché de produire du nucléaire civil par un virus informatique rendant erratiques la vitesse des turbines que la production de carburant nucléaire pouvait être empêchée ou du moins ralentie à grande échelle...).


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