AJ Holbecq
Que vous soyez en courant ou en constant ne change rien. On devrait pouvoir retrouver vos données en partant du courant puis en transposant en constant.
79-80 : si on retire les 5.1 milliards d’intérêts, la dette passe de 82.8 à 87.1 milliards. Elle progresse. On regarde les années suivantes, dans 90% des cas la dette continue à progresser, même si on passe les intérêts à 0%.
On obtient in fine en 2010 une dette en euros courant non nulle, mais nulle en euros constants dans vos calculs !!!!!!!!!!
Ca invalide votre postulat de départ : la dette n’est pas le résultat exclusif des intérêts.
La dette est le résultat des déficits, qui sont votés donc choisis par le parlement. Les intérêts sont un poste budgétaire comme un autre, mais connu à l’avance. Mais ce sont les politiques qui décident de voter un budget avec plus de 100 milliards de déficits, alors que les intérêts sont de 50.
Ce sont eux qui décident de défiscaliser les intérêts sur la RP en 2007. Ce sont eux qui subventionnent 60keuro un emploi sauvé dans la restauration, ce sont eux qui décident de ne pas bloquer dès le départ l’enveloppe budgétaire pour certains travaux, qui prennent du retard en conséquence, ce qui augmente les coûts, ce sont eux qui décident de brader les autoroutes pour l’équivalent de quelques maigres années de dividendes, etc ...
Les déficits, c’est exclusivement recettes - dépenses.
J’entends d’ici « mais on ne peut pas assumer équilibrer ». Les pays du nord en ont été capable, tout en vivant dans le même système financier que nous, et sans brader la couverture sociale qui est même meilleure que la notre sur certains domaines (regardez la prise en charge des chomeurs au Danemark et en Suède).
ON NE VEUT PAS TRAITER CE PROBLEME.
On affiche un semblant de traitement pour faire plaisir à une partie de son électorat (ex : suppression d’un poste sur 2), tout en essayant de faire en sorte de ne pas se mettre les fonctionnaires et les autres électeurs à dos (ex : on vote au parlement la réforme de la carte hospitalière, mais on refuse que cela touche l’hopital de sa commune, ou on supprime un poste sur deux par-ci par là, parce que c’est moins douloureux, alors qu’il faudrait surement conserver intégralement les postes à tel endroit (ex : écoles en difficulté), et supprimer 90% des postes à tel autre (ex :cartes grises ?)).
On marche sur la tête dans beaucoup de domaines, mais on ne veut pas corriger le tir, parce que l’opinion le prendrait mal.
C’est beaucoup plus facile d’accuser les méchantes banques (qui ne sont que peu impliquée dans la dette, puisque techniquement cette dette se retrouve pour l’essentiel dans les fonds dont les épargnants rafolent).
C’est beaucoup plus facile de dire « si on empruntait 1 milliard à 0% avec possibilité de le rembourser dans 50 ans par 1 milliard qu’on réemprunterait toujours à 0%, on aurait pas de problème », en négligeant les impacts économiques annexes.
C’est du même ordre que dire, comme l’autre crétine, que « s’il n’y avait pas d’immigrés, il n’y aurait pas de chômage », en regardant uniquement des chiffres et en supposant qu’on peut inverser les gens comme ça, alors qu’en réalité, c’est idiot : on n’intervertit pas deux personnes comme ça (Pierre, mon voisin, informaticien au chomage, ne peut pas prendre le poste de l’artisan qui est venu faire les travaux chez moi), tout comme on ne partage pas des heures de travail comme ça (dans une boite de 6 personnes, avec 4 personnels techniques, les 16h « qui ne sont pas travaillables » dans le cadre des 35h ne permettent pas de recruter un nouvel employé).
Il faut être idiot pour penser de manière aussi simpliste.