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Commentaire de suumcuique

sur La dette allemande envers la Grèce


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suumcuique suumcuique 9 juillet 2011 16:37

Et maintenant qu’on arrive au bout du bout des crédits, et qu’il faut payer l’addition, un c...... comme Aldous nous parle de nazisme et accuse l’Allemagne, de ...être responsable de la faillite Grecque, de cette gigantesque escroquerie qui va ruiner les banques Européennes, pour une somme, litigieuse, de 13 milliards d’euros interets compris !

Il est certain que les Grecs ou, du moins, certains Grecs, ne manquent pas de toupet, lorsqu’ils rejettent la responsabilité de cette faillite entièrement sur les banques. Les Irlandais, les Portugais ne valent guère mieux à cet égard. Souhaitons - on peut toujours rêver - que cette catastrophe serve de leçon au « bon peuple »
, qu’il ouvre les yeux et, surtout, qu’il ait les yeux moins gros que le ventre à l’avenir.

Certes, l’endettement public n’est pas directement sous le contrôle du « bon peuple » : les larbins de la haute finance apatride que sont les politicards, une fois élus, peuvent transvaser à peu près impunément le contenu des caisses de l’État dans celles des banques au moyen des emprunts, tout en distribuant les miettes au « bon peuple », qui ne se plaindra jamais qu’on lui construise des gymnases à l’architecture révolutionnaire, des stades dernier cri, des musées ultramodernes, des centres de ceci ou de cela, des piscines dans le vent, des médiathèques high-tec, etc. 

En revanche, individuellement, il est possible de ne pas dépenser plus qu’on ne gagne : de ne pas emprunter, à condition d’avoir la force de résister aux sirènes de la consommation.
Or, ce n’est pas par hasard si, parmi les peuples européens qui ont eu le plus recours à l’emprunt de 1995 à 2008, les ménages grecs, irlandais et portugais sont aux premières places. Contrairement aux idées reçues, on s’amuse bien aussi dans le Nord de l’Europe :
De fait, l’endettement des ménages a atteint au début de l’année 2011  près de 200% du revenu disponible au Danemark [le nouveau chouchou des économistes], 180% en Norvège ou encore 155% en Suède. Résultat, la montagne de crédits au secteur privé représente près de 145% du produit intérieur brut dans ces trois pays. Pour couronner le tout, les ménages sont majoritairement endettés à taux variables ce qui les rend très fragiles en cas de durcissement de la politique monétaire et de remontée des rendements obligataires. En Finlande, 95% des crédits immobiliers sont à taux variables.http://lexpansion.lexpress.fr/economie/alerte-au-surendettement-des-menages-en-europe-du-nord_256571.html

Or, il est bien évident que l’endettement des ménages
aura, comme tout, une fin. Plus la chute tardera, plus elle sera dure. La seule manière, non pas de l’éviter (il est trop tard), mais de l’amortir, est de remettre l’économie à sa place. Et, pour remettre l’économie à sa place, il faut non seulement remettre la haute finance à sa place, mais il faut aussi remettre le « bon peuple » à sa place. Remettre la haute finance à sa place veut dire reprendre le contrôle de l’État et, partant, de la monnaie : subordonner effectivement de nouveau l’économique au politique. Remettre en place le « bon peuple » veut dire l’empêcher de vivre au-dessus de ses moyens, moyens qui, cependant, seraient à plus ou moins long terme supérieurs à ceux qu’ils sont maintenant si l’État était soustrait à la mainmise de la haute finance.
S’imaginer que l’on va pouvoir résoudre une crise économico-financières par des mesures économico-financières est une illusion, une des pires illusions qui soient. Seule une intervention d’en haut, c’est-à-dire politique, peut la résoudre, en en supprimant les causes. Une de ces causes est la mentalité de l’homme contemporain. La démocratie, assistée en cela par Hollywood, a produit un type humain petit-bourgeois, fainéant, amorphe, passif, égocentrique, hédoniste, jouisseur, crassement matérialiste, déraciné, rétif à toute espèce de discipline intérieure et extérieure : un « moi, personnellement, je » qui se croit tout dû : un petit tyran infantilisé : un homo economicus
 : en fin de compte, un esclave. Le nombre de ménages endettés en France atteindra un million à la fin de l’année. Interdits bancaires, ils iront ou, pour certains, vont déjà voir ailleurs, chez tel ou tel usurier spécialisé dans le « crédit à la consommation », ne faisant ainsi qu’aggraver leur cas.

Qui va dire stop, pour leur propre bien et pour celui de la société tout entière ? Certainement pas les larbins de la finance que sont les politicards. Certainement pas un pouvoir démocratique.


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