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Commentaire de Christophe

sur CPE : « Soyons pragmatiques »


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Christophe (---.---.61.220) 14 mars 2006 13:01

Je suis à l’écoute de ceux qui s’expriment... et de ceux qui ne s’expriment pas.

Tout d’abord, jaimerai revenir à ce type de propos totalement vides de sens. Ceux qui s’expriment défendent une position ; ceux qui ne s’expriment pas n’en défende pas ; ce qui ne signifie aucunement qu’ils soient contre, mais pas plus pour.

Bref : la rue n’est pas le peuple.

Cependant, je reste d’accord avec cette conclusion.

ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux sur les moyens de réduire la précarité dans l’emploi

Là, c’est même quasiment de la provocation. Lorsque l’on veut négocier, dialoguer, on ne déséquilibre pas le rapport social avant ; pour négocier il faut rester ouvert a priori et non tenir une postion d’origine dogmatique puis tenter de discuter.

ouvrir le dialogue sur les moyens de réduire la précarité

Là, mort de rire. En contradiction totale avec le sentiment de ceux qui s’opposent au CPE. On ne peut donc, dans ce contexte, dialoguer sur les moyens de réduire la précarité en maintenant le CPE ; du moins en toute logique.

Pour votre propos tenu sur le CDI des diplômés et le chômage des non diplômés, si nous sommes d’accord sur le fait que la problématique majeure est centrée sur les mal ou non formés, il n’en demeurre pas moins que les diplômés se verront proposer un CPE au moins pour les exonérations de charge pendant 3 ans ; les entrepreneurs seraient idiots de ne pas profiter de cette aubaine. Mais cela ne permettra pas particulièrement de lutter contre le fléau des non diplomés ; sachant qu’un diplômé pourra être embauché sous le même contrat.

Comment peut-on envisager que la France garde sa place, son modèle social, si nous ne sommes pas capables de prévoir les adaptations nécessaires ? Pas pour le plaisir, pour sauvegarder ce modèle social, parce que nous y tenons

Donc, puisque M. de Villepin prend seul ; ou avec ses amis politiques ; les décisions concernant le « modèle social français », il se pose comme le seul et unique garant de l’aspiration de toute la population et qu’il n’a pas besoin des autres ; particulièrement ceux qui oeuvrent depuis plusieurs décennies pour le faire évoluer après l’avoir construit.

Quand à votre dernière phrase : La France a besoin de constance, de détermination, elle a besoin de réformes et non d’un conservatisme social qui s’applique à maintenir un système qui n’a pas empêché que 40% de jeunes soient au chômage dans nos banlieues., cela laisse planer une idée communément admise (donc sans fondement) que ceux qui ne sont pas favorables à une décision gouvernementale n’ont pas de propositions concrètes. Or, les partenaires sociaux en ont, à l’inverse des propos que vous semblez tenir. Etre réformiste ne consiste pas à suivre par fatalisme le chemin tracé du pouvoir en place !

Le CPE pose un problème majeur dans l’équilibre entre le le monde du travail et la notion de citoyenneté en terme de droit. La préoccupation première d’un gouvernement, qu’il soit d’une appointance ou d’une autre, consiste à préserver le droit citoyen de tout individu dans une démocratie (Il est à noter que le vocable utilisé par nos ministres, depuis quelques mois, met en évidence le volte face opéré : on ne parle pas de citoyens mais de ressources humaines). Le droit du travail prend en charge ces notions en laissant le droit de gouvernance de l’employeur tout en préservant le droit démocratique de tout salarié.

Les propos du genre : « La mondialisation est en marche, il faut s’y plier » sont tout aussi dogmatiques et dangereux que l’aveuglement pour ne pas voir le contexte mondialisé. Cependant, la mondialisation ne doit pas aboutir à une disparition des principes démocratiques, des droits des citoyens ; mais nous devons aborder les principes démocratiques avec ce paramètre supplémentaire. Il existe donc des orientations de fond qui peuvent prendre différentes formes pour s’intégrer totalement dans l’environnement dans lequel nous vivons.

Pour cela, le CPE est un premier pas vers la disparition de la liberté individuelle de certains salariés ; la clause de licenciement sans motif, à elle seule, prend à contre-pied toute liberté individuelle dans l’environnement de l’entreprise.

NOTA : Cela ne présuppose pas que les patrons sont des méchants ; mais il a été démontré, dans toute notre histoire, que trop de pouvoir dans les mains d’un seul homme ne conduit pas particulièrement au respect des libertés individuelles.


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