Et bien, la Belgique va disparaître comme elle est née : démantelée au nom de l’ordre européen. Jadis, « l’ordre européen », c’était affaiblir la France pour l’empêcher de menacer le Royaume-Uni. Aujourd’hui, « l’ordre européen », c’est affaiblir les nations en les multipliant, pour en faire des « eurorégions » croupionnes. Mais la disparition de la Belgique, serait-ce une si mauvaise chose ?
Après tout, l’identité belge est encore plus récente que les identités allemande ou italienne. Jusque dans les années 1870-1880, une grande partie des Belges fêtaient le 14 juillet en arborant le drapeau tricolore bleu-blanc-rouge. Pourquoi penser qu’un phénomène si récent soit illégitime à disparaître ?
Après, reste la question de quoi faire de cette Belgique qui n’existera bientôt plus. Sans même aborder la question de BHV (seul rempart à la scission), il est raisonnable de penser que la Wallonie se rapprochera de la France. Par une ironie de l’histoire, c’est la Wallonie, soumise pendant des siècles aux royaumes germaniques de Rhénanie, qui pourrait intégrer la France, tandis que les Flandres (je me refuserai à écrire « la Flandre » tant qu’il n’y aura pas UNE langue flamande... en idiomes locaux, les Flamands ne se comprennent pas entre eux, au point de recourir à une langue vernaculaire... français hier, néerlandais aujourd’hui), qui ont été parties intégrantes du Royaume de France pendant plus d’un millénaire, seraient indépendantes.