Dire que l’état s’interdit, au nom du principe laïque, toute intervention dans la sphère religieuse ne signifie pas que l’ordre public n’aie pas à s’affirmer dans ce cas précis.
En l’occurrence, il s’agit précisément de ne pas faire primer un principe religieux (l’abattage rituel) sur un autre principe qui veut que le consommateur a droit à une information légitime sur ce qu’il consomme, la façon dont ce qu’il consomme est produit et si les conditions de production ne heurtent pas ses propres convictions.
Précisément, si l’information est donnée, le choix auquel chacun a droit est respecté.
Il me semble encore que vous confondez appartenance religieuse et préceptes religieux, lesquels n’ont pas à être cachés lorsqu’ils sont proposés à la vente.
Du reste, à ce compte-là, pourquoi indiquer « casher » ou « halal » sur l’étiquetage ne serait-il pas tout aussi contraire à la laïcité que vous invoquez ?
Faites le parallèle non-religieux avec la consommation de viande de cheval et vous m’en direz des nouvelles. Mieux, vous pourrez pousser la réflexion avec la viande de boeuf aux hormones...
Quant à la liberté à laquelle vous faites référence, pouvez-vous m’indiquer le sens des priorités auquel elle vous mène ?
Parce que si je ne conçois pas que l’on puisse interdire une prescription religieuse, je ne conçois pas plus que l’on puisse m’imposer celle-ci au nom de la liberté de l’autre.
La liberté n’est pas linéaire. Elle s’adapte sans cesse pour répondre à son contraire.