TSS > Il faut être précis ! La position de Jean-Luc Mélenchon est claire : il se place dans la démarche légitime du rassemblement de toute la gauche pour battre la droite, qu’il appuie sur la longue tradition française, lorsque se rassemblaient pour faire échec à la droite des familles idéologiques aussi diverses que les républicains ralliés (Thiers, Ollivier, etc.), les « républicains opportunistes » de la « gauche républicaine » (Jules Ferry, Jules Grévy, etc.), les républicains radicaux (Gambetta, etc.), les radicaux-socialistes (Clémenceau, Jaurès, etc.) et les socialistes (Guesde, etc.), c’est-à-dire un éventail idéologique qui, retranscrit à nos jours, constituerait un grand écart reliant des libéraux à côté desquels l’UMP et l’ARES font figure de bolchéviks à des révolutionnaires à côté desquels le NPA et LO sont des centristes bon teint. Jean-Luc Mélenchon, donc, souhaite que ce rassemblement ait lieu, quel que soit le candidat en tête de la gauche.
Mais il établit aussi un constat : le temps de l’emprise des appareils sur leurs électeurs est révolu, les gens n’obéissent plus aux consignes de vote. Par conséquent, s’il donne une consigne quelconque, il sait pertinemment qu’elle n’aura pas grande incidence sur les reports de voix éventuels.
Il faut aussi distinguer la consigne qu’il pourrait donner en tant que candidat de celle qu’il pourrait donner en tant que représentant du Front de Gauche. Il est probable que des mouvements comme la GU, C&A, la FASE, etc. n’appelleraient pas à se rallier aux socialistes au second tour. Mais pour le PCF et le PG, la position sera à tout le moins moins tranchée. Ce sera à Jean-Luc Mélenchon d’exprimer cette nuance.
Enfin, il est vrai qu’il a de longue date annoncé qu’il ne participerait à aucun gouvernement qu’il ne dirigerait pas. De toutes manières, il a prévenu : s’il n’est pas élu en 2012, cette année sera la dernière de son engagement de premier plan. Il compte laisser la place à d’autres.