Bonjour Lorelei,
J’aime cet article, ce condensé de
vulgarisation et d’approche de la vision qu’ont les religions monothéistes de
l’ange déchu. Dans la littérature « Le paradis perdu » de John Milton
est un classique incontournable concernant la description poétique de l’Eden au
même titre que « La divine comédie » de Dante pour les enfers et, qui
avec Virgile en traverseront les neuf cercles.
Cependant votre comparaison avec
le premier Bouddha, m’interpelle. Il me semble, que la différence entre Lucifer
qui se révoltant à la face Dieu car en quête d’une puissance supérieure ou du
moins égale à celle de son créateur n’ont rien à voir avec la démarche de
Siddhârta qui, lui ne se sert point de la tentation pour promettre
connaissance, puissance ou liberté (Subterfuges souvent employé par Lucifer
envers l’espèce humaine) mais préconise justement le détachement envers les
illusions de ce monde matériel dans le but de pacifier et gérer ses émotions afin de stopper le
cycle des réincarnations et d’atteindre le nirvana. Concept assimilable à
l’Eden des religions monothéiste. Bouddha n’est pas un Dieu mais un état que
chaque être peut atteindre. Le bouddhisme est une philosophie et non une
religion qui par définition, d’après la racine grec du mot, se traduit par : «
Relié à Dieu » Hors, le Bouddhisme n’est relié à aucun Dieu en particulier.
La tentation d’Eve et d’Adam peut
être assimilable à la recherche de leur identité par la transgression, par
l’interdit qui devient voyage initiatique. Celui qui poursuit cette quête doit
se perdre pour se retrouver, mourir pour renaître, descendre aux enfers pour
revenir à la lumière. Voyage solitaire mais solidaire. Je pense que dans
l’horreur extrême de l’enfer décrite par les prêtres et les religieux,
l’exagération vise à compenser l’invraisemblance. Si l’enfer était
vraisemblable, il suffirait qu’il soit modérément désagréable pour avoir un
pouvoir dissuasif. Ayant si peu de chances d’être vrai, il faut qu’il paraisse
particulièrement effroyable pour compenser son invraisemblance et rester
dissuasif. Aujourd’hui, en ce monde, l’homme marche sur le toit de l’enfer et
il regarde les fleurs.
Pour terminer ces quelques vers de Marc Aurèle à l’adresse
de Lucifer :
« Du repos des mortels implacable ennemi, Monstre le
plus cruel que l’enfer ait vomi, Funeste ambition, source de tant de crimes, Trouveras-tu
toujours de nouvelles victimes. »