Je pense que jusqu’à présent les réformes en matière de maîtrise des dépenses de santé en France ont consisté à limiter la demande du patient (franchises etc. => hausse du reste à charge).
Or cette politique ne prend pas en compte le phénomène de demande induite par le professionnel de santé, elle ne permet pas de limiter les excès qui peuvent apparaître en termes de prescriptions et augmente le coût pour le patient.
La santé ne se résume pas à la médecine et il n’y a pas de corrélation suffisante entre le montant des dépenses de santé [16% du PIB aux USA pour des résultats plus que moyens et de fortes inégalités, et à l’inverse 8% du PIB au Japon avec de très bons résultats ; entre les deux il y a toutes sortes de facteurs tenant au mode de vie (alimentation etc.)] et l’état de santé d’une population.
En France nous sommes N°1 dans la consommation de médicaments, je pense qu’il y a des choses à faire de ce côté là.
De même on ne peut pas continuer à faire payer les patients toujours plus alors que l’on fait des cadeaux électoraux aux médecins (dépassements d’honoraires etc.)
sans avoir une certain exigence du côté de l’offre de soin et notamment de la médecine libérale dont la « clientèle » est solvabilisée grâce à l’assurance maladie.
Donc il faudra bien agir sur les « principes » de la médecine libérale, la liberté d’installation (qui conduit à d’énormes inégalités territoriales pour l’accès aux soins SUD/NORD etc.), le mode de rémunération (paiement à l’acte) etc.
De même pour moi la « performance » peut et doit être insufflée à travers une meilleure prise en compte de la prévention (primaire, secondaire, tertiaire => dépistage & co.) ce qui n’est pas le cas pour le moment et conduit à des années de vie potentielle perdues [mais a contrario je suis assez sceptique quant aux vaccins qui me semblent être un peu trop souvent une machine à fric et aux faibles résultats en plus d’être risqués].