@ Sterne,
Merci, merci beaucoup de m’offrir l’occasion de répondre sur le surimi.
Je ne sais pourquoi je n’ay avais pas répondu à l’époque. Mais je vous prie de bien vouloir m’en excuser. Vous pourrez vérifier que je réponds toujours sauf accident donc.
Le surimi c’est simple, je veux dire que ça fait partie des questions auxquelles je peux répondre assez rapidement, en restant à 100% dans la vision cataphatique à laquelle l’Occidental est habitué.
Le surimi est une de ces étranges choses que notre société a pondues. Partant de poissons relativement naturels (non élevés en batterie, encore que) on broie une masse d’animaux pour en faire une bouillie où aucun des animaux n’est plus différencié et où la farine qui en résulte est de surcroît parfumée, assaisonnée et colorée pour en faire un produit que des millions de personnes vont manger en considérant que c’est du ’crabe’
Certes chacun sait que ce n’est pas du crabe. Mais chacun accepte que ce soit du « crabe »
Chacun accepte de manger du guillemet, de se nourrir de guillemets, de faux-semblants.
Etant donné la masse de produits dans le genre, nous sommes clairement d’accord pour nous contenter de faux-semblants, de comédies, de cinéma et entre nous, quand nous recevons des amis en leur servant du cinéma de crabe, nous affirmons ce cinémisme.
Dans les civilisations plus primitives, on remercie l’animal qu’on tue pour en manger la chair. On cultive son âme. On l’aide à conserver son âme.
Non seulement le principe des abattoirs à complètement effacé cette notion de gratitude envers celui qu’on sacrifie mais le surimi représente un comble de mépris pour l’animal pris en tant qu’individu.
On est dans quelque chose de bien pire en termes de déni d’identité de celui q’uon sacrifie que dans les opérations des baleiniers où l’huile de la bestiole restait tout de même pure, pas trop mélangée avec d’autres.
A poser que crabes et poissons seraient disons pour une part, comme rivaux ou ennemis, broyer des milliards de poissons pour les déguiser ensuite en crabe (pour vendre plus cher la bouillasse) revient, mutatis mutandis, à broyer la chair d’Indiens, àç en faire des saucisses appelées « cochon d’amérique »
Or, Ben Laden, sans aucun doute possible, selon la version qu’on nous a donné de sa mort, aura servi de nourriture aux poissons et crabes.
D’une part on l’aura donc volontairement jeté dans la broyeuse à surimi, d’autre part, nous le mangeons sous forme de « crabe »
Nous nous retrouvons donc entre nous, autour d’une partie, chacun un verre à la main, à dire tout un tas d’insanités sur BL tout en dégustant des canapés faits de sa chair, tout en affirmant à l’occasion que le cannibalisme est une horreur et que quiconque le pratique n’est qu’un sauvage.