"Êtes
vous bien sûr que ce sont les petites propriétés, par essence « bio »
qui profitent en France de la Pac ?"
Non, sûrement pas. Si vous avez interprété ce que j’ai dit de cette manière :
désolé j’étais ironique en parlant du cas de la Pologne.
Quant au « bio » polonais, il ne s’agit pas vraiment d’un label avec
ses règles. C’est la nature même de la petite exploitation diversifiée
qui explique le bio : quelques vaches produisent le fumier, qui fertilise
une parcelle, qui servira à nourrir le cochon familial.
La modernisation qu’apporte la PAC motive le producteur à passer vers une
monoculture rationnalisée avec économie d’échelle : que des vaches (avec
l’achat d’une alimentation industrielle pour le bétail, peut être plus de
risques sanitaires ?) ou que de la production céréalière (avec l’achat d’engrais
industriels)
Les exploitations se concentrent, la famille ne produit plus, ce sont des
ouvriers agricoles.
C’est un peu simpliste comme explication, mais c’est ce que la PAC est en train
de remettre en cause.
En dehors de cet inconvénient, d’un point de vue géopolitique, la Pologne comme
vous le dites, pense encore avec le fantôme de l’URSS, d’ou sa précipitation de
rentrer dans l’OTAN. Mais la nouvelle génération est là pour faire réfléchir
les anciens sur le nouvel état du monde (déceptions face aux USA, disparition
de la menace communiste)
Quant à l’UE, mon impression est que la Pologne ne la considère pas comme un
projet de défense et de stabilité politique à ce moment même, c’est un accord
purement économique. Puisqu’on parle de fantômes, on peut penser à la méfiance
des polonais face à des accords qui ne sont pas inscrits dans le marbre : Yalta.
Il n’y a pas pour l’instant d’armée européenne, point.
Le risque, si il existe, n’est pas directement lié à l’entrée de la
Pologne dans l’UE : dans quelques années, une fois la Pologne intégrée, le véritable
risque sera l’extension de l’UE aux anciens pays de l’URSS que la Pologne devrait
approuver de facto. Moscou ne verra pas cela d’un très bon oeuil.