Quelles que soient les vraies causes de la famine, les principales victimes n’en sont pas responsables. Je suis de la génération des French Doctors, lorsqu’il était impératif d’intervenir, non pas parce que les victimes étaient méritantes, mais parce qu’il était possible de le faire. Au-delà de toutes les considérations qui ont été abordées dans cet article, je voudrai dire une chose. Des pays comme la Somalie, le Burundi ainsi que de nombreux autres pays ont été abandonnés par la « communauté internationale », c’est-à-dire qu’ils ont été rayés de la carte du développement parce que leurs gouvernements sont corrompus, ou bien comme dans le cas de la Somalie, il n’y a pas de gouvernement, d’état, d’hopitaux, d’écoles en état de fonctionner.
Il suffit de regarder à qui est destinée l’aide au développement. À des pays comme l’Inde ou même le Pakistan, qui a la bombe atomique, à la Russie ou au Brésil etc. Les pays vraiment pauvres ont été abandonnés deux fois, d’abord par cette communauté internationale qui n’a de communauté que le nom, et ensuite par nous, qui sommes fatigués de voir ces images de détresse sur nos écrans. Dans une autre vie, j’ai travaillé pour ces organisations humanitaires parce que les gens qui étaient en train de mourir sur nos écrans n’avaient simplement pas eu la chance de naître dans des pays comme la France. Je ne me demande pas ce que la Somalie peut m’apporter, je suis simplement reconnaissante de ne pas être née dans un de ces pays où l’espérance de vie est de 44 ans.