Une société d’humains se compose de faibles et de forts, de gros et de maigres, de petits et de grands, de malades et de « en bonne santé », de malins et de naifs, d’intelligents et de... etc...
Ce que vous proposez c’est une société pour les forts, en bonne santé, malins, intelligents etc...
Et les autres ? extermination ? servage ?
Ce que vous proposez c’est le struggle for life, le darwinisme social, la jungle low.
Surtout ne vous bercez pas de l’illusoire idée que tous ces « pauvres » que vous excluez, de fait, du « monde selon vous » se laisseront bien sagement crever sur le trottoir. Le peuple des maigres est bien plus nombreux que celui des « gros ».
Une société d’humains ce n’est pas une unité de production où les « ratés » finissent à la poubelle,où l’on trie les produits présentant des « défauts » de fabrication pour les mettre au rebut.
De gré ou de force, une société d’humains doit permettre à chacun de vivre en son sein,
les faibles et les forts, les gros et les maigres, les petits et les grands, les malades et les « en bonne santé », les malins et les naifs, les ’intelligents et les... etc... Ce n’est pas cette arlésienne de main invisible qui peut permettre ce vivre ensemble, tous, les faibles comme les forts.
Alors on fait quoi ? on reprend tous sa liberté de nature ? N« est-ce pas Hume qui parlait des »avantages’ de vivre en société ? Lui aussi pensait que le « vivre ensemble » se résumait à stabiliser la propriété. L’homme de Hume c’est celui qui n’a comme morale que l’égoisme, c’est à dire son intérêt et celui de ses proches. Cependant, comme d’autres peuvent le dépouiller et qu’il peut être tenté de dépouiller les autres il est nécessaire de trouver un cadre permettant de protéger la propriété.
Voilà selon Hume et vous aussi, semble t-il, à quoi se résume les devoirs d’un Etat : protéger la propriété privée et les situations de confort. Le reste c’est les égoismes particuliers qui, on ne sait trop comment, feront tourner la machine.
Ce système élitiste oublie de prendre en compte les plus faibles. Or les plus faibles finissent toujours par prendre la parole dans le sang des élites.