Salut Bulgroz,
A priori (je lis la presse britannique depuis 4 jours, et je connais assez bien le pays et ces quartiers pour avoir moi-même vécu en GB et en particulier travaillé à Hackney, Londres pendant des années), la thèse racialiste ne tient pas trop la route. Beaucoup de jeunes Blacks - sans doute d’origine jamaïcaine ou nigériane d’après les quelques patronymes cités - parmi les pillards dont les photos sont présentement exhibées dans le Daily Mail ou le Sun, mais aussi des Blancs vraiment tout à fait blancs. Ce qui donne un peu moins de portée à l’argumentaire du type « Enoch Powell avait raison ».
J’ai trouvé sur le site du New York Times un commentaire apparemment posté par un Britannique et qui m’a semblé très pertinent dans la mesure où il n’impute pas la responsabilité de ces événements à telle ou telle ethnie en particulier, mais au déclin de l’autorité, au consumérisme et au jeunisme ambiants. Pour lui, la vieille culture de la classe ouvrière (pauvre, mais fier et toujours tiré à quatre épingles) a été remplacée par la sous-culture « ghetto - gangsta rap » importée des Etats-Unis (chaîne en or, étalage de fringues de marque, culte de la violence, grossièreté des paroles et des actes, provocation permanente).
These riots are the result of a modish, have-it-all culture which has
been fetishised by the media and the music industry. Marketing
departments slavishly try to peddle rubbish as ’street’ and ’ghetto’,
with young people from various backgrounds lapping it up in order to
conform with the perceived norm.
Meanwhile power has been
transferred from police, teachers, parents and adults to children and
teenagers who ’know their rights’. Society has been put on its head, not
least in part due to bleeding heart liberals who decry traditional
authority structures and then run to the hills when society breaks down
around them (...).
I
recently discovered that street gangs in London call the Police ’feds’ -
a phrase directly lifted from American TV. We have no Federal force in
the UK. These gangs are NY/LA gangster mimickers, and have no rightful
place in British society.
Poverty is not an excuse. Newcastle,
Sunderland and Glasgow - three northern cities, poorer than London,
Manchester, Nottingham etc. - have witnessed no trouble. Why ? I’d guess
because traditional British culture still survives there and has not
been replaced with an imported angry ’ghetto’ mindset. In these cities,
there is still a nobility in being poor, and the attitude of victimhood
has not taken hold.
J’ai pensé, au tout début, que le scénario des émeutes de 2005 en France se répétait là-bas mais cela me semble un peu plus complexe et moins ethniquement connecté. Là-bas, les « minorités » sont plus intégrées qu’ici. Les Jamaïcains, par exemple, sont arrivés très tôt en Angleterre, pour reconstruire Londres ruinée par les bombardements allemands. On peut donc estimer que certains des jeunes pillards noirs photographiés par le Daily Mail et le Sun représentent la 3ème ou 4ème génération née en GB. A ce stade-là, on ne peut plus parler de problème d’intégration. Quant aux jeunes Blancs, ce sont un peu les white trash locaux qui faisait déjà parler d’eux à une certaine époque dans les stades de foot, au Heysel et ailleurs. Du pur Made in Britain.
Par contre, pas trop de personnes de type asiatique (Indiens et autres),
trop occupées qu’elles étaient à protéger leurs boutiques et leurs
immeubles car ce sont des gens qui, eux, ont véritablement la culture du
travail (intense pression familiale et sociale). A Southall, un
quartier pratiquement entièrement peuplé par des Asiatiques, il ne s’est
rien passé du tout. A quelques kms à l’E., les voitures flambaient à
Ealing. Ce coin-là est pourtant assez résidentiel, et essentiellement
peuplé de Blancs. J’y ai habité 4 ans et je peux témoigner ce n’est pas
ce qu’on peut appeler un « ghetto ». Les Antillais du coin sont mieux
« intégrés » que pas mal d’Irlandais ramollis du bulbe et piliers de pubs.