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Commentaire de Binitials

sur Les vraies causes de la crise de la dette


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Binitials 11 août 2011 02:49

M. Dupont AIgnan,


Je ne partage qu’une partie de votre analyse, tout simplement parce que c’est un discours bien plus qu’une analyse !

L’Euro et l’Europe sont les principaux responsables de cette situation. L’Euro car il a facilité extraordinairement l’endettement en pesant de tous son poids sur son coût rendant son accès facile et tentant. Banques, grandes sociétés mais aussi poticiens et fonctionnaires ont tous eu intérêt à recourir à cette ressource.

Le problème c’est que ni les banques ni les grandes sociétés ne payent d’impôts aujourd’hui, quand aux fonctionnaires et aux homme politiques (qui ne font plus qu’un corps compacte aujourd’hui) ils vivent de l’argent public. Nous avons donc une élite qui ne contribue pas à la richesse globale des français, qui fait la loi et qui a un intérêt catégoriel à poursuivre et l’Euro et l’endettement...

Le gros problème est que l’Euro s’applique à un territoire qui ne représente pas le caractère de « zone monétaire optimal » tel qu’il a été défini par Mundel ou d’autres et qui aurait dû être un préalable à sa création. Il n’existe pas de fédéralisme Européen non plus qui permettrait une redistributivité permettant d’homogénéiser la zone. Il est illusoire d’ailleurs d’espérer la créer car avec les taux d’imposition nationaux, on voit mal comment au dessus des états il reste une marge de manoeuvre pour un budget Européen, indépendant des états.

Au lieu de permettre la convergence des états comme cela avait été postulé, elle n’a fait qu’accentuer les divergences. Privés aujourd’hui de leur monnaie les états ne peuvent plus ajuster ces déséquilibres.

Tant et si bien que de nombreux économistes voient mal comment nous pouvons sortir du cahos sans explosion de la monnaie. L’aternative à cette fin de l’Euro serait une déflation qui pourrait durer 10/15 ans c’est à dire un apauvrissement fort des différents pays ce qui est insoutenable pour les populations. 

En fixant un taux d’intérêt qui ne correspond à rien d’autre qu’une moyenne, la gestion de l’Euro ne correspond à personne. Trop élevé pour l’économie française, le tissu de PME a décroché et dépérit, privé de financements adéquats pour se maintenir. Le pays a exacerbé ses points forts, la fonction publique s’est endetté à moindre coût mais aussi ses grandes entreprises capables de s’endetter à bon prix sur le marché Européen pour réinvestir sur des marchés plus dynamiques, sans parlé de l’aspect règlementaire qui a permis de façonner la loi Européenne à moindre coût et à l’utiliser pour barrer la route aux prétendants ! A l’Inverse, les pays à plus forte croissance de la périphérie ont vu affluer d’énormes capitaux, plus que de besoin pour financer leur développement, le surplus s’étant fixé sur des valeurs spéculatives dont on voit les dégâts aujourd’hui. 

En France, nous avons un second problème structurel qui réside dans l’inadéquation de notre fonction publique tant à la modernité qu’à la réalité du public qu’elle est censé servir. La superstructure étatique n’est plus adapté à l’infrastructure économique à l’heure d’internet. Même Marx avait souligné la nécessité de leur corrélation. Le résultat est que l’action publique n’a plus aucune efficacité et qu’il faut sans cesse injecter plus de fonds dans une mécanique défaillante qui le gaspille à la pelle. 

L’Euro a joué son rôle soporifique, au lieu d’entamer la nécessaire réforme de l’organisation et des ressources humaines de la fonction publique, l’argent est devenu simple et bon marché donnant l’illusion qu’il pourrait durer. Mais un jour il faut payer la facture et quand l’état par son dysfonctionnement a étouffé la compétitivité et détruit l’entrepreunariat qui est pourtant son poumon, il ne reste plus personne pour payer ! 

La faute réside pour beaucoup dans cette relation malsaine qu’entretiennent les hommes politiques avec la fonction publique. Je suis désolé parce que vous en êtes, mais la classe politique est entièrement aux mains des hauts fonctionnaires qui ont tous eu intérêt au maintien du système et à surtout ne pas engager les réformes qui auraient certainement impacter le système de pouvoir et donc leurs acquis et leurs carrières. 

Ce lien doit être coupé extrêmement rapidement car il est illusoire de croire que les personnes qui vivent et n’ont de carrière et d’avenir que grace à un système défaillant peuvent le réformer alors qu’ils ignorent tout du fonctionnement de la société civile sur laquelle repose toute sortie de crise. 

Il est urgent d’interdire à tout homme politique le maintien de ses avantages qu’ils tiennent d’une carrière publique qu’ils ne feront pas. Cela aidera au renouvellement de la classe politique pour faire émerger les forces et les idées nouvelles mais aussi permettra de couper l’intérêt immédiat de la classe politique à ne surtout rien changer du modèle de gestion public.

C’est une urgence d’autant que la période qui démarre est celle de l’effondrement de l’Europe, de l’Euro mais aussi de notre pays et donc de sa fonction publique. Ca risque de se passer dans une cacophonie générale et il faudra des gens alertes, ceux qui sont juges et partie ne peuvent pas tenir sérieusement les rennes dans une telle période ! 



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