Je
vous relate deux petits souvenirs personnels.
Fin
été 1982, avenue Division Leclerc, citée des 4000 à la Courneuve,
vers 22h00.
Un
convoi d’une dizaine de voitures se garent sur le parking du centre
commercial.
Une
quarantaine de types, coupe de cheveux à la brosse, tous en
fly-jacket, baskets et jeans en descendent.
Ils
se divisent en 4 ou 5 groupes et s’éloignent du parking.
Intrigué,
je les suis de loin. Ils commencent très vite à retourner des
véhicules au hasards et y mettent le feu.
Les
jeunes de la citée sont interloqués. Des types de la bandes
commencent à les harangués, j’étais trop loin pour entendre.
Les
types (ou plutôt le commando) sont retournés sur le parking sans
être inquiétés, et sont partis.
Les
jeunes du quartiers, d’abord perplexes, se sont rapprochés d’une
voiture intacte et ont commencer à la secouer.
J’ai
couru vers eux en leur criant d’arrêter. D’autres adultes sont
venus. J’ai expliqué aux mômes que ce n’étaient pas des jeunes qui
avaient agis, que c’était un groupe de flics (ce que je pensais à
l’époque) , que c’était de la provocation.
Les
mômes ont compris cette fois là.
Le
lendemain, justes quelques lignes dans la presse locale.
Quelques
jours plus tard les premières émeutes urbaines en France se
dérouleront dans l’agglomération lyonnaise, dans le quartier des
Minguettes de Vénissieux.
Ce
qu’ils raté à la Courneuve, ils l’ont réussi à Vénissieux.
1983,
quelques jours avant les élections municipales, rue Mont-Cenis,
Paris 18eme,
Toutes
les voitures garées ( plus d’une centaines) sont fracturées en
pleine nuit.
Le
lendemain matin, le front national était en force à distribuer un
torchon dénonçant les arabes casseurs de voitures et que donc il
fallait voter front national.
1989,
je suis au restaurant pour raisons professionnelles (eh oui ca
arrive). Mon interlocuteur me parle de sa passion pour les
Harleys Davidson, et m’explique pourquoi il ne peut plus se permettre
de rouler en Harley.
Il
est recherché par le gang des Hells du Val de Marne car il avait
refusé de participer à un contrat.
Il
m’explique benoitement qu’il avait refusé d’accompagner ses potes
Hells rue Mont-Cenis en 1983 pour « péter des bagnoles »
Alors
messieurs les nazillons, quand je vous entends déverser votre
propagande nauséabonde, vous me faites rire !