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Commentaire de easy

sur Peuples cherchent hommes politiques désespérément


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easy easy 12 août 2011 07:57

Concernant « notre dépendance totale à des agences de notation » c’est à pleurer de rire puisque depuis Jules Ferry, l’enfant est éduqué à la notation et que tout, absolument tout est noté soit exactement avec des chiffres situés entre 0 et 20 soit avec des étoiles, des toques, cordons et autres médailles.
Nous avons imposé au Monde, depuis 150 ans, un principe de notation donc de classification tant des bestioles que des éléments, donc des êtres humains aussi et voilà que soudain, nous nous offusquons que des agences, à qui nous ne reprochions rien quand d’emblée elles nous accordaient AAA, nous notent désormais AA+ seulement.

Quoi ? Le Blanc, le Père et maître de tout, se retrouver déclasser ?
Ouh la la, c’est très grave, c’est le Monde à l’envers, c’est crime de lèse majesté.



Ce que De Gaulle voulait dire ici « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » c’est qu’il est hors de question que la France soit jugée par qui que ce soit d’autre qu’elle-même (Sauf s’il s’agit de compliments, ça va sans dire mais autant le dire)




Plus gravement, concernant le principe du « marché roi » et de la transcendance que nous accordons à ce « marché » perçu comme vérité des vérités (sélection naturelle par le prioncipe de libre concurrence)

Oui, il est possible de considérer comme naturel et juste, le principe de libre concurrence. A consommer alors sans frein aucun.
 
Mais il est également possible de considérer ce qui se passe au sein d’une famille, d’un clan ou d’une communauté où il règne toujours un principe contraire ou au moins pondérateur, celui de l’entraide, de la fraternité et de la gratitude (gratitude large : Je te remercie d’exister)

Il ne peut exister de fratrie, de famille, de clan, de groupe, de communauté, de nation, de peuple, s’il n’existe pas, s’il ne coexiste pas, à côté du principe de concurrence, son principe modérateur. 

Et si nous ne savons plus trop bien sur quoi ancrer solidement ce principe modérateur, je propose de l’ancrer sur la gratitude.

 Il me semble que toute la modération de nos abus peut s’ancrer sur la notion de gratitude.

Cette notion, quand elle est bien développée, peut aller jusqu’à dire merci au poulet qu’on mange, à dire merci au coq et à la poule qui l’on conçu (ce qui nous obligera à dire merci à la sexualité, ce qui nous changera des insultes) et même à dire explicitement merci au soldat ennemi qu’on a tué (donc à l’enterrer dans les honneurs). Ou alors, de manière moins dramatique, à dire merci à un concurrent de l’aviation ou de l’automobile que l’on aura laminé.

[Comme il peut sembler incongru à beaucoup de devoir dire merci à un concurrent qu’on a abattu, je rappelle qu’à l’issue des duels à l’épée ou au pistolet, le survivant n’émettait aucun dénigrement envers celui qui avait trépassé. Au contraire, il trouvait logique que l’enterrement de son rival se fasse dans les honneurs]


Et en attendant d’en être à ces niveaux très élevés de gratitude, nous pourrions déjà nous remercier mutuellement d’être ici, les uns les autres, nous offrant mutuellement forme de forum, de Tribune et d’Oreille.


Il y avait la Gratitude envers Dieu (qu’il fallait, dans notre vision cataphatique, considérer comme Créateur. Ce qui nous aura conduit à l’imiter, avec les délires que l’on sait)
Mais si cette Gratitude envers Dieu disparaît en 1875, il faut au minimum la remplacer par une gratitude laïque, donc par une gratitude mutuelle entre nous, les êtres humains (A ne plus considérer comme créateurs ou Prométhée mais seulement comme porteurs de chaleur et de gratitude : « merci à toi d’exister et d’être reconnaissant »)

En ce moment que la Gratitude envers Dieu s’étiole, que la gratitude laïque, familiale, confucéenne n’a même pas eu le temps de s’installer en France que déjà les compteurs démographiques lancent des sirènes de surnombre, nous virons beaucoup trop à la détestation de l’autre.
Nous sommes extrêmement éloignés de la gratitude.


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