Un film dont on ne sort pas indemne.
Pour ma part, il m’a extrêmement remué...
Film d’une sombre puissance, bouleversant ; peinture d’un monde se renfermant sur une dépression lourde, une mélancolie poissarde, qui s’étend du personnage de Justine à l’ensemble d’un monde condamné à la destruction finale.
Une histoire de fin du monde, vue à travers une famille où l’incurie des uns, la démission des autres, les codes de la bourgeoisie, l’argent, ne peuvent emmener qu’à une schizophrénie fatale...
Images superbes et difficilement soutenables d’oppression, d’angoisse, d’un monde qui se fige, jusqu’à sa fin inéluctable.
A cet égard, le personnage de Justine est emblématique de cette schizophrénie visionnaire : basculant dans la dépression au moment même de sa « réussite sociale », démolissant d’un coup l’édifice professionnel, familial, conjugal, elle sombre, entraînant avec elle le monde qui l’entoure, pressentant l’inéluctable, d’une façon instinctive, animale, et sera la seule à affronter le cataclysme final avec calme et lucidité, presque comme un soulagement.
C’est du grand cinéma, porté par un souffle d’une puissance rare ; sombre, crépusculaire, désespéré, avec des images magnifiques d’intensité, de force brute, d’angoisse, allant crescendo jusqu’à l’inexorable...
Un film dont on sort bouleversé, qui laisse son empreinte pour longtemps : une illustration particulièrement marquante de l’état mélancolique, une allégorie sombre et sans espoir d’un monde condamné à sa destruction.
La fin d’un monde qui s’est déjà condamné lui-même.
Impressionnant.