Comme d’habitude, complètement a cote de la plaque.... ! Que l’État instrumentalise des églises pour des missions qu’il ne parvient pas à remplir présente peut être un risque, mais il est équivalent pour les églises et pour l’État. De toute façon, vous perdez votre temps en vous mobilisant sur ces choses anecdotiques. Le vrai danger potentiel, de votre point de vue, c’est en réalité la remontée de l’engagement « social civil civique citoyen » des églises à la base. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les églises protestantes que je connais mieux, mais je ne doute pas que le même phénomène touche les catho.
Demandez à vos ex collègues des autres UDAF. Partout, avec des bénévoles nombreux et jeunes, le plus souvent sans subventions, les églises évangéliques commencent à prendre en charge les missions sociales abandonnée par le militantisme de gauche de longue date, et désormais bâclée par des professionnels de gauche sans espérance. Ils repeuplent les structures associatives qui n’étaient depuis longtemps occupées et monopolisées que par des semi professionnels fatigués.
De la même façon, le catholicisme se redéploie pour aller dans des banlieues laissées à l’abandon par les zélateurs du service public au prix de journée qui ne voudraient pas que les pauvres empiettent sur leurs RTT.
Là est le vrai danger pour ce que vous prétendez être votre laïcité et qui n’est que votre prétention très cléricale à détenir le monopole de la création du sens social.
Il est très vraisemblable que ce réveil s’accompagnera ici ou là, ponctuellement, d’excès empiettant peu ou prou sur certaines de nos traditions laïques. Il est sur que vos tentatives de le freiner par le haut par des pressions étatiques, politiques, bureaucratiques et voué à l’échec. Les appareils vides de sens, vides de militants, vides d’engagements, ne peuvent pas durablement arrêter le peuple dans une démocratie.
Tient, je viens de voir un pasteur pentecôtiste de Clamart. La Mairie ( socialiste) est enthousiasmée par le travail social réalisé, sans subventions qui permet de réels résultats. Entre cela et des animateurs sociaux rémunérés, fatigués, exigeant, revendicatifs souvent peu efficace et en général d’extrême gauche, pas de doute qu’elle ne soit de plus en plus séduite, surtout en période de difficultés budgétaires.
Là est le vrai risque. Ces mouvements vont obliger les pro du social à justifier leurs prébendes et le rapport qualité prix de leurs prestations. Ils ne pourront pas éternellement s’en tirer en hululant laïcité laïcité.