Comment dire ???... oui et... non.
J’ai vu ce film et même si sur certains points je vous rejoins (« ah le regard de Beaux-Yeux »), je suis plus sur le mode mesuré comme votre remarque : « Je ferai ici une petite parenthèse qui explique pourquoi ce film est un bon film et non un grand film ».
Il y a effectivement une jolie fable à laquelle j’aimerai croire (et qui reprend bien l’esprit du roman de Boulle) sorte de métaphore avec les Ricains qui se prennent pour Dieu tout puissant et les opprimés au bord de la révolte, ici les singes, mais partout ailleurs : des peuples martyrs, esclaves.
Je suis d’accord : César a tout d’un Spartacus ou même d’un Che qui est prêt à tous les sacrifices pour sauver les siens de cet oppression injuste et pesante. Je l’aime ce César, dans sa naïveté de croire qu’il est égal de l’homme qui l’élève au début, dans son incompréhension face à l’abandon injuste, dans sa colère, puis dans sa haine. César est humain jusqu’au bout des poils dans toutes ses réactions, comme dans la beauté de son dernier geste gratuit : il sauve l’homme qui l’a élevé.
Pourtant.... même si j’ai passé un excellent moment, même si j’ai ressenti la même colère que le héros en me disant qu’il faudrait bien que nos « indignés » partout au monde deviennent de vrais « révoltés », même si la qualité du film est indéniable : ça n’est pas un GRAND film.
Le côté kitch et hollywoodien lui a retiré toute cette substance que vous avez vu, que j’ai parfois ressenti. La révolte est belle : mais c’est du cinéma. Du bon cinéma certes, mais aucunement un film à message, à enseignement. Il n’y a aucune raison pour qui que ce soit et certainement pas le NWO de se méfier de l’idée tapie dans l’ombre : elle est trop décorée, trop masquée, trop sous-jacente pour être totalement crédible. Alors oui, on passe un bon moment... mais on ne ressort pas en se posant des questions. La seule chose que je me suis dite lorsque la lumière s’est rallumée, c’est « tiens, ils prévoient une suite ». Le message a alors disparu pour laisser place à la stratégie économique des blockbusters.
Bien sûr, je le recommande ce film : il est trop rare d’avoir un film distrayant, sympa, avec une histoire à laquelle on aimerait croire... mais pour le subversif : ils devraient revoir leur copie.
PS. Euh... Mulholland Drive est quand même largement au dessus qualitativement parlant. On ne joue pas dans la même cour.