En accord avec le commentaire de kiouty, l’origine de la crise est le système monétaire. Vous pouvez faire tous les plans d’austérité que vous souhaitez, il est impossible de résorber cette dette.
Pourquoi ? Eh bien parce que :
1) la monnaie est fiduciaire, elle n’est adossée à aucun actif physique (ex. de l’or), ce qui permet à la banque centrale d’en créer autant qu’elle veut à partir de rien, et d’en détruire avec autant de facilité.
2) la banque centrale a le monopole d’émission de la monnaie.
3) elle émet la monnaie avec un taux d’intérêt, c’est-à-dire qu’elle demande en retour plus de monnaie qu’elle n’en a créée, ce qui conduit à une dette dont la monnaie de remboursement n’a pas été créée.
Rembourser la dette de l’emprunt conduit donc à réduire la quantité de monnaie en circulation dans l’économie. Chaque emprunt qui est ensuite remboursé entraine une diminution de la masse monétaire. Or, pour que l’économie tourne, il faut maintenir la quantité de monnaie disponible dans l’économie, donc il faut emprunter, de plus en plus. Ainsi, la dette augmente perpétuellement. C’est mathématique.
Ce mécanisme de base est amplifié par plusieurs facteurs :
1) le système de réserve fractionnelle des banques privées, qui prêtent à leurs clients la monnaie qu’elle n’ont pas, puisqu’elles n’ont qu’une fraction des montants prêtés dans leurs comptes : quand trop de client d’une banque deviennent insolvables (pas tant que ça, en fait, car les réserves sont très petites), celle-ci ne peut plus couvrir les pertes et s’effondre.
2) l’interdiction aux gouvernements d’emprunter à taux 0% à la banque centrale, les obligeant à emprunter à taux élevé aux banques privées. L’Etat est donc soumis, comme tout acteur de l’économie, à un endettement public de plus en plus élevé, absolument impossible à résorber. Cette interdiction fut faite à la France par la loi Pompidou-Giscard de 1973, puis étendue au niveau européen (article 104 du traité de Maastricht, réaffirmé par l’article 123 du traité de Lisbonne (imposé alors que les français avaient voté NON en 2005, mais c’est une autre histoire...)).
3) les Credit Default Swap (CDS) qui permet à une banque de revendre le risque de défaut de remboursement à un tiers, ce qui lui permet de réduire d’autant sa réserve fractionnelle. Peu de détenteurs de CDS sont en fait capables d’assumer ce risque d’impayé. Ainsi, au premier défaut de paiement, c’est tout un château de cartes qui s’effondre. Et des CDS, il y en a des quantités monstrueuses en circulation !!! Tu m’étonnes que les banques flippaient avec un défaut de paiement de la Grèce !
En conclusion, je remets ce que j’ai mis en introduction : vous pouvez faire tous les plans d’austérité que vous souhaitez, il est absolument impossible de rembourser ces dettes ! C’est mathématique.
La dette publique, c’est avant tout une gigantesque arnaque, le plus grand hold up de tous les temps par le secteur bancaire qui a réussi d’une part à décrocher les monnaies de l’étalon or, et d’autre part à privatiser les monnaies en interdisant aux gouvernements d’emprunter à leur banque centrale.
21/08 20:43 - glattering
Bon, je viens de lire votre description. Ingénieur système, ok, je comprends mieux. (...)
21/08 20:37 - glattering
Merci ppazer de votre intervention sur les structures du système monétaire et surtout à propos (...)
17/08 14:32 - Pierre-Gilles TRIOMPHE
17/08 14:26 - Pierre-Gilles TRIOMPHE
Merci Arianne ! Oui, la vie est belle ! Ça fait mal au cœur de la voir maltraitée et de se (...)
17/08 10:21 - Ariane Walter
Votre idée d’un noyau positif est excellente. on a quand même besoin d’utopies qui (...)
17/08 03:33 - lesdiguières
La Fin est proche : Haro sur les bourses ; http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre36868.html
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