Vous n’admettez pas votre erreur sur Grande France parce que c’est trop central pour vous.
Quand je vis tout seul sur une île déserte et que je suis tout content de cultiver mon jardin, je ne sais pas si je suis grand ou petit et cette notion ne me traverse pas l’esprit.
Mais dès que je vois un individu débouler, cette notion m’apparaît. Et elle pendra beaucoup d’importance si, du fait qu’il est deux fois plus grand que moi, il me mange.
En tant que Français, tant que nous gambergeons à notre situation en fonction de nos propres moyens (à échanger en termes commerciaux avec d’autres), nous n’avons aucun besoin de cette notion de Grande France.
Alors que nous avons besoin de la notion de grande qualité des produits français
Dès 1950, la France, qui ne voulait surtout pas entendre parler de Grande Allemagne, s’est précipitée sur les produits allemands de grande qualité.
Qu’il résulte du fait de la grande qualité (à faire et à parfaire) de nos produits, un sentiment, chez les étrangers qui achètent nos produits ou qui viennent dormir dans nos hôtels, que la France est un pays qui fait des produits et offre des services de grande qualité oui. Mais il ne sera alors question que de grandeur dans la qualité.
Or cette qualité elle est à faire ou parfaire. Elle est soumise à la concurrence internationale.
Et que vois-je dans votre discours machiste ?
Vous n’avez même pas commencé à proposer une plus grande qualité de nos produits que déjà vous réclamez comme à crever de soif, que nous avons besoin de paraître grands et selon la tradition des guerriers Vercingétorix et De Gaulle.
Donc, quoi que voius en disiez, vous êtes un nostalgique de la grande époque où effectivement la France apparaissait grande aux yeux des Indochinois.
Que je ne tombe pas à mon tour dans la caricature grossière. Les Indochinois avaient deux raisons de voir la France Grande. Une mauvaise, celle de la Grande force répressive française. Une bonne, celle de la qualité des produits et pensées françaises.
Et ce qui valait pour les Indochinois valait pour les autres colonisés.
Je vous enjoins donc de manier la question de la Grande France avec délicatesse. Si vous êtes archi sourd à ce que je dis, si vous persistez à prétendre que votre Grande France réclamée en filiation de De Gaulle n’a rien de hautain ou de prétentieux, je vous garantis que vous serez surpris par la réaction des étrangers.
Je vous rappelle que Oui, il a été précieux pour la France (et pour personne d’autre) que De Gaulle joue des coudes contre les autres Grands à la sortie de la guerre.
Mais que dès 45, il avait demandé à Leclerc de foncer en Indochine pour remettre le couvert (les Japonais étant alors sur le départ) ; Que sur place, Leclerc lui a écrit que tout avait changé et qu’il fallait cesser le colonialisme d’antant. Que De Gaulle a rejeté ces réserves et l’a forcé à se saisir de l’Incochine comme avant et ....ça s’est terminé par Dien Bien Phu (qui a indiqué au reste du Monde qu’il n’existait pas forcément de pays valant le qualificatif de grand uniquement parce qu’il était militairement fort).
Ce n’est que vers 65, que De Gaulle est revenu près de Saigon, à Phnom Penh, et qu’il y a tenu un discours beacoup plus fraternel et égalitaire. Là il n’y avait plus de Grande France mais il y avait une Grande amitié ou grande fidélité ou grand attachement.
La France a encore tout pour plaire, tout pour être grande aux yeux des étrangers mais grande par l’amitié et le respect. grande par l’esprit pacifique.
Or, à part Chirac+Villepin qui ont refusé le coup de l’Irak, Sarko, l’a nettement joué manière De Gaulle première période (avant le discours de Phnom Penh donc)
Faites très attention, si en France, le recours au nom de De Gaulle soulève déjà des vagues, il en soulève encore bien plus à l’étranger.
Quel besoin de brandir des cadavres pour nous sortir de ce pétrin !