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Commentaire de Mor Aucon

sur Sommet franco-allemand : une bonne idée, une mauvaise et du bla-bla


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Mor Aucon Mor Aucon 19 août 2011 17:41

Je suis d’accord, si c’est ce que vous voulez dire, que le FESF est une mesure attentiste et qui ne sert qu’à marquer des objectifs clairs à la spéculation du fait même de la limite du fond. Mais la mutualisation réelle de la dette par le biais d’eurobonds n’a pas grand chose à voir avec cette solidarité démagogique. L’Allemagne a besoin de son marché européen, la France aussi. Présenter les PIIGS comme la source de tous les maux est une hypocrisie sans nom puisque la propre structure inachevée de la zone euro a favorisé la balance commerciale des pays les plus solides provoquant l’explosion du crédit chez les économiquement plus faibles.

Le FEFS ne fait qu’introduire une inertie (celle de attentisme), surtout de la part du gouvernement allemand, dans le processus de mutualisation réelle qui doit être entrepris. Quand je dis qui doit être entrepris, c’est parce qu’il est évident que soit on avance vers un fiscalité commune, un Trésor et l’émission d’eurobonds, soit on retourne à la fragmentation. La position d’aujourd’hui ne me parait pas tenable très longtemps. Le système bancaire est dans le marasme menacé par un défaut de la Grèce qui lui entraînerait des pertes considérables, ou pire de l’Espagne qui, je crois, aboutirait inéluctablement à des nationalisations. Un seul défaut souverain conduirait aussi à L’Europe vers l’inconnu, je ne pense pas que l’euro y survivrait. Pourtant, il semblerait que les gouvernements français et allemand préfèrent faire traîner les choses jusqu’aux élections de 2012. Je trouve cette attitude vraiment irresponsable.

Quant aux taxes sur les opérations financières, c’est du même calibre. La mesure qui régulerait vraiment les échanges internationaux serait le remplacement du dollar par une unité de compte ( du type bancor ) et le passage des opérations par une chambre de compensation internationale. Le problème pour avancer dans ce sens est encore une fois une classe politique beaucoup plus tournée vers ses objectifs électoraux que vers l’analyse et la prise de décisions face à la réalité économique. Comment peut-on envisager une réunion internationale en vue d’accords de cette nature avec ce genre de politique mesquine ?

D’autre part, je ne pense pas que la Chine puisse être un allié contre le néolibéralisme, au contraire. Par contre, elle le serait très certainement pour remplacer le dollar en tant que référence internationale. Le gouverneur de la banque centrale chinoise en parle depuis 2009. C’est l’Europe réellement unie dans une politique budgétaire et fiscale commune qui pourrait piloter cette sortie du laissez-faire international en marche depuis trente ans. Mais il y a beaucoup de mea culpa à entonner, à commencer par les socialistes européens qui se sont laissés séduire par les chants de sirène du néolibéralisme à partir des années 80.


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