Mr Moreigne, votre indignation est naturelle et sans doute reflète t-elle un sentiment général à l’égard de la prositution, qu’elle soit légale ou non. En tout cas, elle reflète le mien.
Néanmoins cette affaire serait vertueuse si elle pouvait rouvrir un débat national sur la question de la prositution et sur son corollaire : la détresse ou la misère sexuelle inhérente à une partie de toute population humaine, quelque soit la culture, la religion, l’époque historique.
Devons-nous en effet fermer les yeux sur cette question et subir une misère encore plus grande : la constitution de filières d’esclavagisme humain, la criminalisation de ce business, les problèmes de santé publique inhérents à une prostitution non contrôlée ? ou devons-nous la légaliser pour rendre moins pénible un phénomène qu’aucune action n’a jamais permis de faire disparaitre ?
En toute bonne personne imprégnée de notre culture judéo-chrétienne, je suis choqué de voir se répandre la prostitution mais, dans le même temps, je constate que rien ni personne n’a encore jamais permis de la faire disparaitre. Alors que faire, sinon d’en amoindrir les aspects les plus dramatiques ? c’est, je pense, ce qu’apporte la légalisation de ce phénomène dans la société allemande.
En attendant une solution plus miraculeuse, je vous dirai que ce qui me choque le plus, ce n’est pas qu’il puisse se monter une gigantesque maison close à l’occasion de la coupe du monde de football, mais qu’une personne privée, ou une entreprise privée, puisse en retirer des bénéfices, et que la publicité qui se fait autours puisse attirer une « clientèle » nouvelle pour laquelle cette maison close serait une espèce de parc à thème d’un genre nouveau qu’il ne faut surtout pas manquer !
J’espère vivement que la légalisation de la prostitution fera un jour l’objet d’un débat national, car à ce moment là, nous serons bien obligés de décider des conditions dans lesquelles elle serait justement rendue légale.