Dimanche 21 août 2011 :
Economie : pour Angela Merkel, les euro-obligations ne sont pas la
solution.
Les euro-obligations ne sont pas la réponse à la crise de la dette dans
la zone euro, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.
« Les euro-obligations sont tout à fait la mauvaise réponse à la crise du
moment », a-t-elle dit, dans un entretien à la chaîne ZDF qui doit être diffusé
dimanche 21 août.
« Elles nous amèneraient à une union de la dette, et non à une union de
la stabilité ».
L’émission d’euro-obligations coûterait des milliards d’euros à
l’Allemagne chaque année, selon des calculs du ministère allemand des Finances
cités par l’hebdomadaire Der Spiegel.
« La première année cela signifierait 2,5 milliards d’euros d’intérêts en
plus pour le budget du ministre des Finances Wolfgang Schaüble, et la seconde
année les coûts seraient deux fois plus élevés », écrit Der Spiegel dans des
extraits de son enquête transmis à la presse.
Au bout de dix ans, le coût total serait de 20 à 25 milliards d’euros,
selon les calculs du ministère des Finances.
Un ministre des Finances européen ?
Schäuble se dit pour sa part personnellement disposé à transférer la
souveraineté nationale à Bruxelles pour assurer la stabilité de la zone euro
sur le long terme, mais il a ajouté que la zone euro elle-même n’était pas
prête à cette éventualité.
« En tant que personne, Wolfgang Schäuble serait déjà prêt à déléguer la
souveraineté à Bruxelles. L’idée d’un ministre des Finances européen ne me pose
aucun problème », dit-il, dans un entretien publié dimanche par le Welt am
Sonntag.
« Mais en tant que ministre des Finances, je dis qu’il est de notre
devoir de résoudre les problèmes ici et maintenant, et ce le plus rapidement
possible sur la base des contrats existants ».
Cette idée d’un ministre des Finances européen est notamment préconisée
par le président du directoire de la Commerzbank Martin Blessing, dans un
entretien au Welt am Sonntag.
« Avec l’instauration d’une union budgétaire, Bruxelles doit avoir le droit
de reprendre des prérogatives budgétaires à des pays qui ne respectent pas les
règles, ainsi que re prélever ses propres impôts et de créer un organisme
commun pour émettre des emprunts », dit-il.
La France et l’Allemagne sont farouchement opposées à l’idée d’émettre
des emprunts pour le compte de l’ensemble de la zone euro, comme le prônent
beaucoup de professionnels des marchés pour mettre un terme à la crise de la
dette souveraine européenne.
(Dépêche Reuters)